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Lors du Paris Air Forum qui se tient à Paris, le patron de Dassault est longuement revenu sur l'avion du futur que préparent la France, l'Allemagne et l'Espagne. Selon lui, le Scaf pourrait avoir un retard de 10 ans.
On en est le programme SCAF ? Cet avion de combat du futur préparé par la France et l'Allemagne avec l'Espagne devait être opérationnel pour 2040. Mais selon Éric Trappier, patron de Dassault Aviation, cette date est compromise.
"Entre nous, 2040, c'est déjà perdu car comme on ne démarre pas, et que surement les discussions seront longues, non pas pour cette phase-là mais pour celle à venir, ça prendra un peu de temps. Pour 2040, il y aura surement un premier standard 'peut-être sous réserve de...' donc on est parti plutôt sur les années 2050", a lancé Éric Trappier lors du Paris Air Forum de La Tribune qui se tient à Paris.
Pour Joël Barre, délégué général pour l'armement, il faut absolument "sortir des blocages" qui subsistent entre la France et l'Allemagne via Dassault et Airbus.
"J'espère que dans les semaines qui viennent nous pourront en sortir. La situation actuelle ne peut pas durer éternellement. Il faut lancer les travaux préparatoires qui ont été engagés. Efficacité de gouvernance et d'organisation industrielle pour avoir un responsable identifié et il vaut mieux que ce soit le plus compétent, celui qui a la meilleure expertise", indique Joël Barre qui estime que cet industriel c'est Dassault.
L'Europe de la défense
Le problème repose toujours sur la maîtrise d'œuvre du NGF (New génération fighter), l'avion de chasse au cœur du SCAF, qui a été octroyé à Dassault, mais qu'Airbus souhaite partager. Hors de question pour Éric Trappier.
"Après avoir défini les tâches, on bute sur la phase 1B. Il y a un désaccord sur la nature même de la coopération", regrette Éric Trappier en rappelant que sur l'Eurodrone, Airbus est maitre d'œuvre et Dassault sous-traitant.
En attendant un accord, Dassault s'inquiète pour l'Europe de la défense. Il regrette que plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, aient signé des contrats avec les Etats-Unis pour des F-35. "Au travers de l'Otan, ils achètent des F-35 au moment où il faudrait acheter européen".
Un plan B est-il à l'étude? Le patron de Dassault ne s'en cache pas. "Un industriel se doit de prévoir l'imprévisible", répète-t-il depuis plusieurs mois. Il rappelle aussi qu'il travaille sur des évolutions du Rafale. "Il va vivre pendant longtemps. Il sera modernisé et sera là au moins pour les cinquante ans à venir au grand minimum".