Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

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Deltafan
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Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#1

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Nexter/KNDS va coordonner le développement d’un canon électromagnétique européen

http://www.air-defense.net/forum/topic/ ... nt-1642680
Sur le papier, l’idée d’un canon électromagnétique est séduisante. Par rapport aux systèmes d’artillerie actuels, une telle arme permettrait d’envoyer un projectile à des distances trois à cinq fois supérieures, à un coût nettement plus avantageux [à condition que le projectile en question puisse être guidé avec précision vers sa cible]. En outre, elle n’exigerait pas d’explosifs, dont le stockage exige maintes mesures de sécurité. Le principe d’un canon électromagnétique consiste à faire circuler un courant électrique très intense en association à un champ magnétique entre deux rails conducteurs. Grâce à la force de Laplace, un projectile « conducteur » placé entre ces deux rails subit une très forte accélération avant d’être éjecté à une vitesse d’au moins Mach 5 et parcourir une distance pouvant atteindre les 200 km.

Seulement, cela suppose de relever plusieurs défis technologiques [matériaux, énergie, contraintes mécaniques, etc.]. Très en avance dans ce domaine, avec des travaux lancés dès les années 2000, l’US Navy a visiblement jeté l’éponge. Ou, du moins, son projet de canon électromagnétique tourne au ralenti, faute de disposer de financement suffisants. Cependant, d’autres pays ont lancé des programmes dans l’espoir de disposer d’une telle capacité.

Tel est le cas de la Chine et du Japon. En France, le développement d’un canon électromagnétique fait partie des « innovations de ruptures » jugées prioritaires dans le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30. Et celui-ci devrait s’appuyer sur les travaux de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], lequel a réalisé un prototype a priori prometteur, si l’on en croit Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement. « Le défi […] réside dans le passage à l’échelle », a-t-il confié lors d’une audition parlementaire, fin 2022.

Pour rappel, fort de ses projets « PEGASUS » et « RAFIRA », l’ISL avait été désigné, en 2020, par la Commission européenne pour coordonner le programme PILUM [Projectiles for Increased Long-range effects Using ElectroMagnetic railgun], dans le cadre du PADR [Action préparatoire sur la recherche en matière de défense]. L’objectif était alors de démontrer que le concept de canon électromagnétique permettrait de « lancer des projectiles hyper-véloces avec précision sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres », au point de disposer du « potentiel suffisant pour créer une rupture technologique dans l’appui d’artillerie à longue distance ».

D’autres acteurs devaient prendre part à ces travaux, dont les groupes français Naval Group, en leur qualité d' »intégrateurs systèmes ». L’Institut de recherche belge Von Karman [spécialiste de la dynamique des fluides et de la propulsion], l’allemand Diehl Munition Defense, le polonais Eplomet [spécialiste du revêtement des métaux par explosion] et l’italien ICAR, fabricant de capaciteurs électriques de haute intensité, étaient également associés au programme PILUM. Visiblement, celui-ci a tenu ses promesses…. puisque le programme THEMA [TecHnology for Electro-Magnetic Artillery] fait partie des 41 nouveaux projet de recherche que la Commission européenne a dévoilés le 27 juin. Et c’est Nexter [ou KNDS] qui a été retenu pour en assurer la coordination.

Doté d’un budget de près de 15 millions d’euros financés par le Fonds européen de Défense [FEDef], THEMA a pour objectif de faire « mûrir les composants critiques » d’un canon électromagnétique appelé à « compléter » d’autres systèmes d’armes « défensifs », notamment ceux dédiés à la défense aérienne. A priori, il ne serait donc pas question de mettre au point un canon électromagnétique pour l’artillerie navale mais plutôt une capacité plus modeste, avec une portée de l’ordre d’une trentaine de kilomètres. Dans ce cas, avait expliqué M. Chiva, « on peut envisager l’intégration de cette arme sur une plateforme terrestre, autrement dit sur un camion » et il serait alors « possible d’utiliser comme munitions des obus flèches classiques non explosifs, ce qui facilite la fabrication. »

Quoi qu’il en soit, le projet THEMA intéresse plusieurs pays. Outre la France, représentée par Nexter, Naval Group et l’ISL, l’Italie [avec MBDA Italia et Simmel Difesa], la Belgique [avec l’institut Von Karman], Chypre, la Bulgarie [avec l’institut « Professeur Tsvetan Lazarov »], l’Estonie, le Portugal, l’Allemagne [avec Diehl Defence et l’institut « Fraunhofer-Gesellschaft »] et la Pologne y participent.
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ceramix
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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#2

Message par ceramix »

Intéressant mais pas évident ce truc : on dirait qu'il faut un mix de moteur thermique, de batteries lithium et de supercapacités (ou stockage inertiel?).

Comme ordre de grandeur un obus de 50kg ça doit faire dans les 250kW à stocker pendant 100s pour atteindre 1000m/s, pour une munition de 250g 500kw pendant 0.5s.
Ca ressemble plus à de l'AA qu'à du CAESAR.
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Deltafan
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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#3

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Le canon électromagnétique destiné à la Marine nationale pourra lancer des projectiles à la vitesse de Mach 8,7

https://www.opex360.com/2024/11/03/le-c ... e-mach-87/
(...)
Le Japon s’est aussi lancé dans le développement d’une telle arme. Non sans succès d’ailleurs étant donné que, en octobre 2023, l’agence du ministère japonais de la Défense pour la technologie, les acquisitions et la logistique [ATLA] a réalisé un premier tir avec un EMRG depuis un navire. D’une puissance d’au moins 5 mégajoules, ce canon aurait été en mesure d’expédier des projectiles de 40 mm à la vitesse de 2230 m/s [soit Mach 6,5]. D’ailleurs, le Japon a récemment scellé un partenariat avec la France et l’Allemagne dans ce domaine avec la signature d’un accord de type TOR [termes de références] censé ouvrir « la voie à une coopération » sur la technologie des armes électromagnétiques entre l’ATLA et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL]. Et cela alors que celui-ci a mis au point un « lanceur électromagnétique » appelé PEGAGUS ainsi que le canon « RAFIRA », capable de tirer des salves avec des projectiles de 25 mm, avec des accélarations de plus de 100 000 G.

Cette expertise a d’ailleurs amené la Commission européenne à désigner l’ISL pour coordonner le projet PILUM [Projectiles for Increased Long-range effects Using ElectroMagnetic railgun], lequel visait à démontrer la possibilité de « lancer des projectiles hyper-véloces avec précision sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres ». Ayant tenu ses promesses, il a depuis donné lieu au programme THEMA [TecHnology for Electro-Magnetic Artillery], lancé en juin 2023 avec une enveloppe de 15 millions d’euros, financée par le Fonds européen de défense [FED].

Cela étant, à la même époque, et sans donner beaucoup de détails, la Direction générale de l’armement [DGA] a dévoilé un projet qui, mené sous l’égide de l’ISL, devait aboutir à un canon électromagnétique destiné à la Marine nationale. Des progrès significatifs ont-ils été réalisés depuis ? La réponse sera donné lors du salon Euronaval. En effet, l’Agence de l’innovation de défense a annoncé qu’elle y présenterait le « projet de canon électromagnétique RAILGUN », porté par l’ISL.

« Face aux menaces hyper-véloces ou de saturation, l’Europe a besoin d’une artillerie plus performante à faible coût. RAILGUN est un canon électromagnétique innovant installé sur la proue d’un bâtiment. […] Cette technologie de rupture représente plusieurs atouts », dont une « portée de tir fortement étendue [plus de 200 km], une « défense anti-aérienne améliorée par la réduction du temps de vol », une « létalité augmentée par la force vitesse d’impact » et une « capacité d’emport de munitions accrue due à l’absence de charges propulsives », explique l’AID.

De son côté, l’ISL a seulement précisé que le canon électromagnétique qu’il présentera lors d’Euronaval est capable de « lancer des projectiles à des vitesse allant jusqu’à 3 000 m/s »… soit 10 800 km/h en encore Mach 8,7… Et cela alors qu’une vitesse est considérée comme étant hypersonique à partir de Mach 5.
(...)
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jojo
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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#4

Message par jojo »

Ils sont quand même fort en acronyme, à ce niveau c'est du grand art :notworthy
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Milos
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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#5

Message par Milos »

Un tel canon pourrait être très intéressant, mais je me questionne sur son rôle anti-aérien. Le principe des canon anti-aériens est de faire monter de la ferraille avec l'espoir que l'appareil visé en ramasse au passage, celui des missiles étant qu'ils s'accrochent à leur cible et la suivent jusqu'à l'impact malgré ses évasives. Ce nouveau principe permettrait de lancer des obus vers des appareils, mais des obus qui n'auraient pas de propulseur propre, donc une manoeuvrabilité très limitée.

On parle de tir de salves à 200 km. Chaque obus doit donc être équipé d'un autodirecteur en plus de petites ailettes permettant un minimum de précision. Ca va être hors de prix :emlaugh:

En plus, l'Allemagne est dans la boucle. Ca va donc prendre des retards successifs avant d'être abandonné pour acheter US. C'est pas gagné :emlaugh:
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(")_(") "On obtient plus de choses avec un mot gentil et un pistolet qu'avec le mot gentil tout seul" Al Capone.

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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#6

Message par ironclaude »

Milos a écrit :
dim. nov. 03, 2024 12:58 pm
...
En plus, l'Allemagne est dans la boucle. Ca va donc prendre des retards successifs avant d'être abandonné pour acheter US. C'est pas gagné :emlaugh:
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l3crusader
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Re: Canon électromagnétique (prioritairement anti-aérien)

#7

Message par l3crusader »

Milos a écrit :
dim. nov. 03, 2024 12:58 pm
Un tel canon pourrait être très intéressant, mais je me questionne sur son rôle anti-aérien. Le principe des canon anti-aériens est de faire monter de la ferraille avec l'espoir que l'appareil visé en ramasse au passage, celui des missiles étant qu'ils s'accrochent à leur cible et la suivent jusqu'à l'impact malgré ses évasives. Ce nouveau principe permettrait de lancer des obus vers des appareils, mais des obus qui n'auraient pas de propulseur propre, donc une manoeuvrabilité très limitée.

On parle de tir de salves à 200 km. Chaque obus doit donc être équipé d'un autodirecteur en plus de petites ailettes permettant un minimum de précision. Ca va être hors de prix :emlaugh:
Pas d'accord. Sur la plupart des missiles antiaérien, SAM compris, la propulsion se fait majoritairement au début de vol. Après, le missile vole sur son inertie... précisément comme un obus guidé, tiens.

Au contraire, on gagne de l'argent avec ce système, pour le role antiaérien. Passer dun missile à un obus guidé, on économise un booster a poudre cher, potentiellement dangereux, qui se périme, et qui, si on veut aller loin, doit avoir une taille titanesque (cf la taille et masse des SM-3/6 ou des missiles de S-300).

Bon par contre on est loin du compte niveau vitesse vu l'énergie d'un tel canon. Pour un intercepteur de 50 kg (soit un obus de 155, ou un MICA sans booster, à la grosse), les 5 Mj permettent juste de faire 450m/s....
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