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Deux députées ont rendu ce 8 février un rapport d’information sur la préparation opérationnelle des armées. Soulignant, avec d’autres collègues, leurs craintes pour celle de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Retrait Mirage 2000C et Rafale au soutien export :
Les nuages se sont accumulés sur la préparation opérationnelle de l’Armée de l’Air et de l’Espace, estiment Anna Pic (socialiste) et Brigitte Liso (Renaissance) qui produisent des indicateurs en baisse, dont une partie (et leurs causes) étaient déjà connus. La faute au retrait des Mirage 2000C ou à la mobilisation du parc des Rafale au profit du soutien export, que ce soit par le biais de cessions (Grèce, Croatie) ou par des formations de pilotes étrangers. La préparation opérationnelle la plus élevée nécessite des radars AESA et des pods de ciblage laser, et ceux-ci ne sont pas disponibles en nombre suffisant, notent-elles aussi.
Les navigants pas encore à 180 heures :
Les navigants chasse volent ainsi en moyenne 164 heures de vol en moyenne en 2021, contre 161 en 2022, et seulement 147 en 2023, « bien loin des normes fixées dans la LPM à 180 heures » déplore Anna Pic. « Les effets les plus significatifs de la baisse d’activité se font sentir sur les équipages les plus jeunes » ajoute l’élue. Alors qu'en plus la multiplication des opérations, à un tempo soutenu, tend à réduire le temps passé à la formation continue. Les escadrons opérationnels peuvent, en plus, récupérer des missions de formation auparavant tenus par l'escadron de transformation Rafale, amputant d'autant le temps consacré à la préparation opérationnelle.
Les limites de la simulation et du recours au Red Air :
Le recours à la simulation ne compensant pas cette baisse, d’autant plus qu’elle n’est pas toujours accessible : « le centre de simulation Rafale de Saint Dizier est resté trop longtemps dysfonctionnel », constate Anna Pic. Le recours au Red Air (des prestataires privés entraînant au combat aérien), actuellement étudié par l’armée de l’air et de l’espace est une façon de pouvoir prendre en compte les besoins de renforcement de l’entraînement, mais les élues restent prudentes sur ce recours au privé dans toute les situations. « Il convient d‘être vigilant que le coût ne soit pas plus important que de le faire en interne, et maintenir la confidentialité des actions », livre Anna Pic.
Plus de munitions complexes pour les entraînements :
Leur travail rappelle ainsi que c’est une société… canadienne, Calian, qui a écrit le scénario du volet terrestre de l’exercice interarmées Orion dont la partie dynamique commence dans quelques jours. Une facture à 400.000 euros, pour une séquence globale estimée à 35 millions d’euros. Les auteures du rapport insistent aussi, avec plusieurs de leurs collègues, sur la nécessité d’obtenir plus de munitions complexes pour les entraînements, afin qu’ils restent réalistes. Les besoins sont, selon elles, particulièrement marquées dans la Marine, où les munitions instrumentées doivent aussi voir leur coût baisser.