Journey to Command : Naval Career of Captain JC Smith
Publié : dim. mars 31, 2013 8:30 pm
Journey To Command : The Naval Career of Captain JC Smith
J.C Smith… J.C Smith… J.C Smith…! Hey, guys – wake up !
J.C Smith, ça ne vous dit rien ?
Et Top Gun alors, vous avez déjà oublié ? Tom Cruise, Kelly McGillis, Anthony Edwards, Meg Ryan…
Et l’article Top Gun - Scream of Eagles que j’ai placé dans la rubrique Livres (où il manque d’ailleurs la seconde partie ???), je l’ai rédigé pour qui alors ?
Le pilote devenu RIO, le RIO devenu l’un des premiers instructeurs à Top Gun à sa création, le premier Mig Killer au Vietnam (avec Cdr Lou Page), le second Commanding Officer de Top Gun… alors, ça vous revient ?
C’est John C Smith (ou ‘Jesse’ Smith)!
J’adore les biographies, alors celle-ci, lorsque je suis tombé dessus, on a pu dire que le mot ‘hésitation’ avait été rayé de mon vocabulaire concernant son achat.
Bien sûr, ce livre passe en revue les 20 ans de carrière de cet officier aviateur exemplaire de la Marine américaine, avec son sens du devoir envers la patrie, ses espérances et ses déceptions, ses hauts et ses bas … mais malgré les obstacles qui ont jalonné sa route, une volonté farouche de progresser et de réussir, et la satisfaction d’avoir été utile à la nation.
Bien sûr, la partie de l’histoire qui m’avait à première vue attiré était l’épisode Top Gun, où j’allais enfin avoir une vision très locale et précise de la mise sur pied de cette fameuse Navy Fighter Weapons School, en complément du livre Top Gun – Scream of Eagles de Robert Wilcox ; sorte de voyeurisme ‘biensain’ donc bien pardonnable comme vous pouvez le comprendre, car notre Jesse avait fait partie des acteurs qui avaient dû se démener comme de beaux diables avec les modestes moyens du bord afin de tout mettre au point en partant de zéro i.e tactiques de combat, entraînements, validation des résultats…
Mais au-delà de l’histoire elle-même avec son vécu, ses anecdotes, un détail très important se détache et va amener une dimension humaine très appréciable ; observez bien le nom de l’auteur de cet ouvrage : Carol Smith.
Personnage féminin ? Impossible voyons ! Que viendrait faire une femme dans ce bastion machiste impénétrable qu’est l’Aéronavale des Etats-Unis des années 60 ?
Mais bien sûr ! Pour les anglo-saxons Carol est également un prénom masculin, pas très usité certes mais néanmoins présent.
Smith, nom de famille tellement commun qu’il ne doit avoir aucun rapport avec notre personnage du livre.
L’auteur est donc bien un homme, biographe commun.
Ah ! Que Nenni ! Carol Smith est simplement une femme ; et tout simplement l’épouse de notre fameux J.C ‘Jessie’ Smith.
Une plume de sensibilité totalement féminine qui va donc traiter un sujet de sensibilité totalement masculine.
Carol Smith a donc interviewé son héros de mari afin de nous parler de sa singulière carrière et donc indirectement de sa propre vie à elle.
Elle a rédigé son texte à la première personne, non pas sa propre personne, mais celle de Jesse.
Je vous laisse donc imaginer la part de dextérité inhérente à ce genre de positionnement, numéro d’équilibriste perpétuel et instable mais maîtrisé, et dans lequel le style reste suffisamment dynamique pour vous entraîner en live dans les rouages, à l’intérieur des coulisses et sur la scène illuminée des Super Troupers du théâtre monumental qu’est l’aviation navalisée américaine des années Vietnam.
Bien sûr les détails techniques sont bien présents ; on apprendra par exemple en quoi, à pilotes de valeurs égales, le Phantom F-4 version Bravo sera toujours vainqueur en dogfight à basse vitesse face à son jeune frère en version Juliette… juste pour une question de bossage de trappes de train.
Mais comment donc peut-on réussir à écrire l’histoire d’une partie de la vie de l’être avec qui on partage son existence sans tomber dans le piège de la déification en le portant aux nues dans les moments de grande joie et de sécurité, ou encore celui de la diabolisation en l’accablant de tous les maux dans les moments de grande tristesse et de détresse ?
L’exercice n’est pas facile mais la chose est possible en modérant ses émotions, en réfrénant ses sentiments tout en restant pudique, sincère et honnête.
Cet exercice d’écriture fait ainsi subtilement ressortir chez l’auteur l’envie légitime de faire évacuer les frustrations emmagasinées durant les années d’éloignement forcé, la nécessité absolue d’exorciser les angoisses des longues périodes d’années de guerre, le besoin ultime d’effacer les doutes sur le mode d’existence que l’on a choisi au début de sa vie d’adulte sans vraiment le réaliser, le désir irrépressible de se conforter dans les sacrifices que l’on a consentis en mettant de côté une carrière, la volonté ferme de se consolider dans la difficulté d’avoir élevé souvent seule du mieux possible sa progéniture ; mais surtout avant toute chose, cette envie irrésistible de montrer au monde les satisfactions et les instants de bonheur arrachés à chaque fois à la force du poignet engendrés par cette merveilleuse complicité qu’un couple uni peut avoir, la confiance mutuelle sans faille et l’attachement profond de l’un à l’autre, en un mot l’admiration sans borne pour son bonhomme, celui que l’on a choisi, qu’on a toujours aimé et respecté dans ses choix, celui avec qui on a partagé ces moments privilégiés présentés au gré des circonstances qui vous font dire que la vie, aussi dure soit-elle parfois, vaut la peine d’être vécue.
Jesse Smith reste un officier de marine singulier dans le sens où du statut prestigieux de Naval Aviator ou pilote, il est passé au statut plus terne de Naval Flight Officer ou navigant non pilote.
Mais surtout, il a été le premier à ouvrir la voie qui a désormais permis au personnel navigant non pilote de se hisser aux plus hauts niveaux de commandement de la chaîne hiérarchique de l’aéronavale, chose qui ne lui avait été jamais permise, chasse gardée des seigneurs arborant seulement le très convoité Wings of Gold… d’où le titre de ce livre : Journey to Command.
* * *
J.C Smith… J.C Smith… J.C Smith…! Hey, guys – wake up !
J.C Smith, ça ne vous dit rien ?
Et Top Gun alors, vous avez déjà oublié ? Tom Cruise, Kelly McGillis, Anthony Edwards, Meg Ryan…
Et l’article Top Gun - Scream of Eagles que j’ai placé dans la rubrique Livres (où il manque d’ailleurs la seconde partie ???), je l’ai rédigé pour qui alors ?
Le pilote devenu RIO, le RIO devenu l’un des premiers instructeurs à Top Gun à sa création, le premier Mig Killer au Vietnam (avec Cdr Lou Page), le second Commanding Officer de Top Gun… alors, ça vous revient ?
C’est John C Smith (ou ‘Jesse’ Smith)!
J’adore les biographies, alors celle-ci, lorsque je suis tombé dessus, on a pu dire que le mot ‘hésitation’ avait été rayé de mon vocabulaire concernant son achat.
Bien sûr, ce livre passe en revue les 20 ans de carrière de cet officier aviateur exemplaire de la Marine américaine, avec son sens du devoir envers la patrie, ses espérances et ses déceptions, ses hauts et ses bas … mais malgré les obstacles qui ont jalonné sa route, une volonté farouche de progresser et de réussir, et la satisfaction d’avoir été utile à la nation.
Bien sûr, la partie de l’histoire qui m’avait à première vue attiré était l’épisode Top Gun, où j’allais enfin avoir une vision très locale et précise de la mise sur pied de cette fameuse Navy Fighter Weapons School, en complément du livre Top Gun – Scream of Eagles de Robert Wilcox ; sorte de voyeurisme ‘biensain’ donc bien pardonnable comme vous pouvez le comprendre, car notre Jesse avait fait partie des acteurs qui avaient dû se démener comme de beaux diables avec les modestes moyens du bord afin de tout mettre au point en partant de zéro i.e tactiques de combat, entraînements, validation des résultats…
Mais au-delà de l’histoire elle-même avec son vécu, ses anecdotes, un détail très important se détache et va amener une dimension humaine très appréciable ; observez bien le nom de l’auteur de cet ouvrage : Carol Smith.
Personnage féminin ? Impossible voyons ! Que viendrait faire une femme dans ce bastion machiste impénétrable qu’est l’Aéronavale des Etats-Unis des années 60 ?
Mais bien sûr ! Pour les anglo-saxons Carol est également un prénom masculin, pas très usité certes mais néanmoins présent.
Smith, nom de famille tellement commun qu’il ne doit avoir aucun rapport avec notre personnage du livre.
L’auteur est donc bien un homme, biographe commun.
Ah ! Que Nenni ! Carol Smith est simplement une femme ; et tout simplement l’épouse de notre fameux J.C ‘Jessie’ Smith.
Une plume de sensibilité totalement féminine qui va donc traiter un sujet de sensibilité totalement masculine.
Carol Smith a donc interviewé son héros de mari afin de nous parler de sa singulière carrière et donc indirectement de sa propre vie à elle.
Elle a rédigé son texte à la première personne, non pas sa propre personne, mais celle de Jesse.
Je vous laisse donc imaginer la part de dextérité inhérente à ce genre de positionnement, numéro d’équilibriste perpétuel et instable mais maîtrisé, et dans lequel le style reste suffisamment dynamique pour vous entraîner en live dans les rouages, à l’intérieur des coulisses et sur la scène illuminée des Super Troupers du théâtre monumental qu’est l’aviation navalisée américaine des années Vietnam.
Bien sûr les détails techniques sont bien présents ; on apprendra par exemple en quoi, à pilotes de valeurs égales, le Phantom F-4 version Bravo sera toujours vainqueur en dogfight à basse vitesse face à son jeune frère en version Juliette… juste pour une question de bossage de trappes de train.
Mais comment donc peut-on réussir à écrire l’histoire d’une partie de la vie de l’être avec qui on partage son existence sans tomber dans le piège de la déification en le portant aux nues dans les moments de grande joie et de sécurité, ou encore celui de la diabolisation en l’accablant de tous les maux dans les moments de grande tristesse et de détresse ?
L’exercice n’est pas facile mais la chose est possible en modérant ses émotions, en réfrénant ses sentiments tout en restant pudique, sincère et honnête.
Cet exercice d’écriture fait ainsi subtilement ressortir chez l’auteur l’envie légitime de faire évacuer les frustrations emmagasinées durant les années d’éloignement forcé, la nécessité absolue d’exorciser les angoisses des longues périodes d’années de guerre, le besoin ultime d’effacer les doutes sur le mode d’existence que l’on a choisi au début de sa vie d’adulte sans vraiment le réaliser, le désir irrépressible de se conforter dans les sacrifices que l’on a consentis en mettant de côté une carrière, la volonté ferme de se consolider dans la difficulté d’avoir élevé souvent seule du mieux possible sa progéniture ; mais surtout avant toute chose, cette envie irrésistible de montrer au monde les satisfactions et les instants de bonheur arrachés à chaque fois à la force du poignet engendrés par cette merveilleuse complicité qu’un couple uni peut avoir, la confiance mutuelle sans faille et l’attachement profond de l’un à l’autre, en un mot l’admiration sans borne pour son bonhomme, celui que l’on a choisi, qu’on a toujours aimé et respecté dans ses choix, celui avec qui on a partagé ces moments privilégiés présentés au gré des circonstances qui vous font dire que la vie, aussi dure soit-elle parfois, vaut la peine d’être vécue.
Jesse Smith reste un officier de marine singulier dans le sens où du statut prestigieux de Naval Aviator ou pilote, il est passé au statut plus terne de Naval Flight Officer ou navigant non pilote.
Mais surtout, il a été le premier à ouvrir la voie qui a désormais permis au personnel navigant non pilote de se hisser aux plus hauts niveaux de commandement de la chaîne hiérarchique de l’aéronavale, chose qui ne lui avait été jamais permise, chasse gardée des seigneurs arborant seulement le très convoité Wings of Gold… d’où le titre de ce livre : Journey to Command.
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