Aéro-Journal N° 30
Publié : lun. juil. 23, 2012 7:14 pm
Les cavaliers de l'apocalypse
Les bombardiers de la Guerre froide
L. Tyrone
6 août 1945, un Boeing B‑29 Superfortress survole la ville japonaise d’Hiroshima. Quelques instants plus tard, le bombardier « Enola Gay » fait entrer de plain-pied le monde dans l’ère atomique en larguant « Little Boy ». Son explosion dévaste 60 % de la cité et démontre la toute-puissance d’une bombe qualifiée ultérieurement d’arme de destruction massive. De fait, le couple B‑29/bombe A assure la prédominance des États-Unis dans le domaine militaire. Une « domination » que l’URSS fait voler en éclats le 29 août 1949, en procédant au test de sa première arme atomique dans le Kazakhstan. Posséder le feu nucléaire n’est pourtant pas une finalité en soi, car faute de vecteur pour le lancer, sa puissance est à relativiser, d’autant que les premières bombes sont des plus massives et nécessitent donc des avions performants pour être convoyées sur une cible. Toutefois, Moscou n’est pas en reste, en alignant, dès 1947, un bombardier lourd stratégique. Commence alors une course à l’armement entre les deux superpuissances atomiques, destinée à prendre l’ascendant sur l’arsenal ennemi.
La faucheuse a le bras long
Drones américains, les nouveaux usages
X. Tracol
Depuis 2007, les forces américaines en Irak et en Afghanistan font une utilisation sans cesse croissante de drones. Après avoir accompagné en 2008 le « Surge » voulu par le général Petraeus et le président Bush, les Unmanned Aerial Vehicles (UAV pour véhicules aériens non pilotés) sont devenus une composante essentielle du combat des armées coalisées à travers le monde. Mais leurs missions se sont diversifiées.
Robert Ritter von Greim
Le dernier maréchal de la Luftwaffe
F. de Lannoy
Robert Ritter von Greim présente un profil assez semblable à celui de son compatriote bavarois Herr Ferdinand Schörner. Comme ce dernier, il se distingue pendant la Première Guerre mondiale et obtient la très prestigieuse Croix « Pour le Mérite ». Il commande sans interruption sur le front de l’Est, du déclenchement de l’opération « Barbarossa » jusqu’en avril 1945, obtenant des succès significatifs. Admirateur de Hitler et du Régime, Greim reçoit, comme Schörner, le commandement suprême de son Arme et le grade de Generalfeldmarschall dans les derniers jours de la guerre, ultime récompense à une époque où Hitler, trahi par ses proches, se retourne vers les combattants du front sur lesquels il reporte sa confiance.
Corsair du Pacifique
Le Captain Bob Wilson pilote à la VMF-22
G. Pons
L’escadrille de chasse VMF‑222 est constituée aux États-Unis le 1er mars 1942, sous le commandement du Major Max Volcansek. Équipée de chasseurs F4U‑1 Corsair, elle est envoyée dans un premier temps à Midway en mai 1943, où elle demeure jusqu’en juillet, avant de repasser par Hawaï pour embarquer sur un navire à destination du Pacifique Sud via la Nouvelle-Calédonie et finalement rejoindre la base d’Espiritu Santo, dans l’archipel des Nouvelles-Hébrides. Début septembre 1943, l’escadrille est envoyée en zone d’opérations et se trouve basée à Munda, en Nouvelle-Géorgie, dans l’archipel des îles Salomon, où elle effectue son premier tour de combat.
Jagdgeschwader
La JG 52
C-J. Ehrengardt
Véritable « brigade de pompiers », la JG 52 est envoyée en ordre dispersé sur tous les points chauds du front de l’Est, là où l’aviation soviétique est la plus nombreuse. Et quand le gibier est abondant, les chasseurs se régalent : elle sera responsable à elle seule de la destruction de près d’un quart des avions que les Soviétiques admettent avoir perdus pendant la guerre. La JG 52 est l’escadre de tous les records : record du nombre de victoires et record du nombre d’as (32 pilotes ont dépassé les 100 victoires), y compris l’as des as, toutes nations et toutes périodes confondues. Elle sera la seule à voir deux de ses membres décrocher la plus haute décoration du III. Reich : les Diamants ; par ailleurs, 55 se verront attribuer la Ritterkreuz, 13 les Feuilles de chêne et 6 les Glaives.
Défendre Belgrade !
Le combat désespéré des chasseurs IK-3 contre la Luftwaffe
D. Babac et A. Thers
Lorsque les forces de l’Axe attaquent la Yougoslavie à l’aube du 6 avril 1941, elles lancent leurs escadres aériennes bombarder les points stratégiques de la Serbie. La Luftflotte 4, qui opère à partir de terrains d’aviation roumains, a Belgrade pour objectif. La défense de la capitale est assurée par deux groupes de chasse : le 32e, doté de Bf 109, et le 51e, équipé de Bf 109 et d’Ikarus-Rogozarski IK‑3, seul chasseur de conception nationale capable de tenir tête aux agresseurs. Ce sont les combats de cet aéronef que nous allons évoquer ici.
Le prix d'une guerre
Les US Army Air Forces en guerre
B. Tillmann
Selon leurs propres statistiques, en moins de quatre ans (décembre 1941 à août 1945), les US Army Air Forces ont perdu 14 903 navigants et 13 873 avions – uniquement sur le territoire des États-Unis ; le résultat de 52 651 accidents (dont 6 039 fatals) en 45 mois. Ces chiffres donnent sérieusement à penser : ils représentent 1 170 accidents par mois – soit 40 par jour ; toutefois, moins d’un accident sur quatre a entraîné la destruction de l’avion. Ces pertes colossales n’ont rien coûté aux forces de l’Axe – pas même une balle de 7,7 mm !
Mais ce n’est pas tout.
Dassault Flamant (1re partie)
J-C. Mermet
Lors de la prise de fonction du nouveau ministre de l’Air, Charles Tillon, le 10 septembre 1944, la France, encore que partiellement libérée mais reprenant son destin en main, se retrouve, tant pour l’aviation civile que militaire, sans avion de transport moderne. Elle a à sa disposition des appareils démodés ou de conception étrangère : Caudron C.445 Goéland, Junkers Ju 52/3m (alias AAC‑1), Si 204 D (alias Nord NC 701), pour ceux construits pour l’occupant et dont la construction en série est maintenue, ou encore de conception britannique avec les Handley-Page Halifax B. VI, anciens des « groupes lourds » Guyenne et Tunisie, déclassés en avions de transport.
Les bombardiers de la Guerre froide
L. Tyrone
6 août 1945, un Boeing B‑29 Superfortress survole la ville japonaise d’Hiroshima. Quelques instants plus tard, le bombardier « Enola Gay » fait entrer de plain-pied le monde dans l’ère atomique en larguant « Little Boy ». Son explosion dévaste 60 % de la cité et démontre la toute-puissance d’une bombe qualifiée ultérieurement d’arme de destruction massive. De fait, le couple B‑29/bombe A assure la prédominance des États-Unis dans le domaine militaire. Une « domination » que l’URSS fait voler en éclats le 29 août 1949, en procédant au test de sa première arme atomique dans le Kazakhstan. Posséder le feu nucléaire n’est pourtant pas une finalité en soi, car faute de vecteur pour le lancer, sa puissance est à relativiser, d’autant que les premières bombes sont des plus massives et nécessitent donc des avions performants pour être convoyées sur une cible. Toutefois, Moscou n’est pas en reste, en alignant, dès 1947, un bombardier lourd stratégique. Commence alors une course à l’armement entre les deux superpuissances atomiques, destinée à prendre l’ascendant sur l’arsenal ennemi.
La faucheuse a le bras long
Drones américains, les nouveaux usages
X. Tracol
Depuis 2007, les forces américaines en Irak et en Afghanistan font une utilisation sans cesse croissante de drones. Après avoir accompagné en 2008 le « Surge » voulu par le général Petraeus et le président Bush, les Unmanned Aerial Vehicles (UAV pour véhicules aériens non pilotés) sont devenus une composante essentielle du combat des armées coalisées à travers le monde. Mais leurs missions se sont diversifiées.
Robert Ritter von Greim
Le dernier maréchal de la Luftwaffe
F. de Lannoy
Robert Ritter von Greim présente un profil assez semblable à celui de son compatriote bavarois Herr Ferdinand Schörner. Comme ce dernier, il se distingue pendant la Première Guerre mondiale et obtient la très prestigieuse Croix « Pour le Mérite ». Il commande sans interruption sur le front de l’Est, du déclenchement de l’opération « Barbarossa » jusqu’en avril 1945, obtenant des succès significatifs. Admirateur de Hitler et du Régime, Greim reçoit, comme Schörner, le commandement suprême de son Arme et le grade de Generalfeldmarschall dans les derniers jours de la guerre, ultime récompense à une époque où Hitler, trahi par ses proches, se retourne vers les combattants du front sur lesquels il reporte sa confiance.
Corsair du Pacifique
Le Captain Bob Wilson pilote à la VMF-22
G. Pons
L’escadrille de chasse VMF‑222 est constituée aux États-Unis le 1er mars 1942, sous le commandement du Major Max Volcansek. Équipée de chasseurs F4U‑1 Corsair, elle est envoyée dans un premier temps à Midway en mai 1943, où elle demeure jusqu’en juillet, avant de repasser par Hawaï pour embarquer sur un navire à destination du Pacifique Sud via la Nouvelle-Calédonie et finalement rejoindre la base d’Espiritu Santo, dans l’archipel des Nouvelles-Hébrides. Début septembre 1943, l’escadrille est envoyée en zone d’opérations et se trouve basée à Munda, en Nouvelle-Géorgie, dans l’archipel des îles Salomon, où elle effectue son premier tour de combat.
Jagdgeschwader
La JG 52
C-J. Ehrengardt
Véritable « brigade de pompiers », la JG 52 est envoyée en ordre dispersé sur tous les points chauds du front de l’Est, là où l’aviation soviétique est la plus nombreuse. Et quand le gibier est abondant, les chasseurs se régalent : elle sera responsable à elle seule de la destruction de près d’un quart des avions que les Soviétiques admettent avoir perdus pendant la guerre. La JG 52 est l’escadre de tous les records : record du nombre de victoires et record du nombre d’as (32 pilotes ont dépassé les 100 victoires), y compris l’as des as, toutes nations et toutes périodes confondues. Elle sera la seule à voir deux de ses membres décrocher la plus haute décoration du III. Reich : les Diamants ; par ailleurs, 55 se verront attribuer la Ritterkreuz, 13 les Feuilles de chêne et 6 les Glaives.
Défendre Belgrade !
Le combat désespéré des chasseurs IK-3 contre la Luftwaffe
D. Babac et A. Thers
Lorsque les forces de l’Axe attaquent la Yougoslavie à l’aube du 6 avril 1941, elles lancent leurs escadres aériennes bombarder les points stratégiques de la Serbie. La Luftflotte 4, qui opère à partir de terrains d’aviation roumains, a Belgrade pour objectif. La défense de la capitale est assurée par deux groupes de chasse : le 32e, doté de Bf 109, et le 51e, équipé de Bf 109 et d’Ikarus-Rogozarski IK‑3, seul chasseur de conception nationale capable de tenir tête aux agresseurs. Ce sont les combats de cet aéronef que nous allons évoquer ici.
Le prix d'une guerre
Les US Army Air Forces en guerre
B. Tillmann
Selon leurs propres statistiques, en moins de quatre ans (décembre 1941 à août 1945), les US Army Air Forces ont perdu 14 903 navigants et 13 873 avions – uniquement sur le territoire des États-Unis ; le résultat de 52 651 accidents (dont 6 039 fatals) en 45 mois. Ces chiffres donnent sérieusement à penser : ils représentent 1 170 accidents par mois – soit 40 par jour ; toutefois, moins d’un accident sur quatre a entraîné la destruction de l’avion. Ces pertes colossales n’ont rien coûté aux forces de l’Axe – pas même une balle de 7,7 mm !
Mais ce n’est pas tout.
Dassault Flamant (1re partie)
J-C. Mermet
Lors de la prise de fonction du nouveau ministre de l’Air, Charles Tillon, le 10 septembre 1944, la France, encore que partiellement libérée mais reprenant son destin en main, se retrouve, tant pour l’aviation civile que militaire, sans avion de transport moderne. Elle a à sa disposition des appareils démodés ou de conception étrangère : Caudron C.445 Goéland, Junkers Ju 52/3m (alias AAC‑1), Si 204 D (alias Nord NC 701), pour ceux construits pour l’occupant et dont la construction en série est maintenue, ou encore de conception britannique avec les Handley-Page Halifax B. VI, anciens des « groupes lourds » Guyenne et Tunisie, déclassés en avions de transport.