Je m'excuse pour mon propos confus n'ayant pas voulu insinuer cela, d'ailleurs je parle des ratios cités par une autre personne (certes en réponse à la citation de B.B)
B.B. a écrit :Quant à la distance qui séparait les bases nippones de Guadalcanal, elle n'a eu une réelle incidence que dans les tout premiers jours de la campagne. Les pilotes des Zéro (méfiants envers les calculs de consommation) ont préféré livrer les premiers combats en conservant le réservoir supplémentaire de 320 litres.
Il fallait avoir une gestion rigoureuse de la consommation de carburant pour ces missions compte tenu que les bases sur Bougainville et Munda n'était pas prête
toutefois les pilotes du Tainan Kû devait savoir les possibilités du Zéro vu qu'ils avaient travaillé les vols de longue durée (10h+) à la veille de la guerre depuis Taiwan pour aller aux Philippines
(Saburo Sakai qui était dans cette escadrille était d'ailleurs titulaire d'un vol record d'une durée de 12h30 sur le Zéro avec une consommation de 67 litres à l'heure)...
J'ai résumé la carrière opérationnelle du zéro il y a quelque temps, la voici, bonne lecture
- A6M Zéro "Zeke" (1940)
Résumer la carrière du Zéro en quelques lignes est une gageure mais enfin voilà.
L'appareil qui a été conçu pour escorter les bombardiers profondément en Chine centrale apparait fort logiquement sur ce théatre d'opérations au sein du 11ème Kokutai en Septembre 1940 pour tests en opération. C'est le modèle 11 qui se distingue du fameux modèle 21 par l'absence des saumons d'ailes repliables et de la crosse d'appontage, étant basé à terre.
De Septembre à la fin de l'année, l'escadrille obtient une centaine de victoire sur l'aviation chinoise composé de Polikarpov de fabrication soviétique pour une seule perte occasionné par la DCA. Les chinois ne s'aventurent bientôt plus dans le ciel effrayé par sa vitesse supérieur et son rayon de virage inférieur même face à leur biplans.
La légende de l'invincibilité du Zéro chez ses adversaires commence ici ce qui restropectivement n'est pas banale quand on sait la fragilité aux coups du zéro. Il faut bien se remémorer que la seule forme de combat connue des aviateurs à l'époque était le dogfight et que le Zéro était plus que jamais concue pour ca.
Chez les japonais, on est plus pragmatique et on estime que le Zéro vaut de 3 à 5 aéronefs ennemis ce qui est certainement le cas en regard de ce qu'on peut trouver en face en Asie à cette époque. Il sera une des raisons qui poussera la Marine à suivre l'Armée pour l'entrée en guerre du Japon.
Les pilotes sont enchantés et rien de moins surs avec lui de sortir systématiquement gagnant de tout duel aérien.
Au moment de Pearl Harbor un an après, le 7 décembre 1941, la Marine dispose d'environ 300 Zéros qui sont du modèle 21 avec les saumons d'ailes repliables et la crosse d'appontage. Le Zéro y remplit formidablement son rôle d'escorteur. Seuls 2 appareils US parviennent à abbatre quelques appareils de la vague d'assaut, les autres sont abbatus.
Un autre combat illustrera cette domination implacable du Zéro dans les premiers jours du conflit : Le 19 Février 1942, les Hollandais avec une quarantaine de P-36 attendent fermement les japonais au dessus du port de Surabaya dans les Indes Néerlandaises (actuelle Indonésie). Une force d'environ 25 Zéros arrive bientôt et un immense dogfight débute dans lequel plus de la moitié des hollandais sont abbatus. La seule perte côté japonaise, certes celle du Commandant n'est occasionnée que par l'explosion accidentel d'un de ses canons.
D'autres récits d'aviateurs alliés racontent des Zéros poursuivis sur le point d'être tiré faisant un looping de 150m de diamètre pour se retrouver dans la queue de l'attaquant l'instant d'auparavant obligeant ce dernier à dégager aussitôt en piqué. La pyschose est telle que tous les monomoteurs croisés au début du conflit par les aviateurs alliés sont initialement des Zéros, on l'affluble du code Zeke qui est le grand méchant loup à Disney...
Le premier appareil à tenir tête au Zéro 21 est le Wildcat embarqué sur les portes-avions de l'US Navy, non pas sur ses qualités de vols mais grâce aux tactiques employées par quelques pilote US. (Le Wildcat était surclassé dans tout les domaines sauf en piqué par le Zéro.) Les pertes sont plus que sensibles dès le premier grand affrontement à la mer de Corail en Mai 1942.
A Midway en Juin 1942, la vingtaine de Buffalos basés à terre est littéralement balayée du ciel par les Zéros de l'escorte. Les bombardiers ne purent même pas être approchés. 2 Zéros et 4 bombardiers seulement furent perdus sur l'ensemble de l'assaut constitué de 108 appareils. Ce fait reste méconnu compte tenu qu'évidemment à la fin de la bataille, les japonais perdent l'ensemble de leurs appareils embarqués sur les 4 portes-avions.
Au cours de la même matinée, 35 des 41 d'une vague de torpilleurs US lancée contre la flotte japonaise sans escorte est abbatu sans qu'aucune torpille n'atteigne un navire. (partagée entre la Flak et les Zéros).
Ce n'est qu'à cause d'un concours de circonstances malheureux que 3 portes-avions sont atteints par des SBD et aucunement la faute intrinsèque du Zéro.
Le modèle 32 avec un moteur plus puissant et des saumons d'aile coupées arrive au front en Aout 1942 à Rabaul. Quelque plus rapide de 15 km/h, les pilotes lui préfèrent cependant le modèle 21 plus manoeuvrant et à l'autonomie supérieure.
Les deux modèles cohabitent un certain temps car il manque quelques kms d'autonomie pour aller à Guadalcanal distant de 950 km (2000 km aller/retour avec le combat sur place). Les US pensent avoir affaire à un nouveau modèle de chasseur et baptise ce Zéro "Hamp" avant de se rendre compte qu'il ne s'agit ni plus ni moins d'un Zéro.
Sur Guadalcanal, il semble que la fatigue des pilotes japonais du à la distance et l'obligation d'escorte affecta sérieusement les résultats du Zéro au combat contre les Wildcats sans nier la détermination des pilotes US d'alors.
De nombreux vétérans sont perdus durant l'automne comme Toshio Ota et Junichi Sasai.
Au printemps 1943, le modèle 22 arrive au front dans les Salomons, on est revenu à l'envergure initiale. L'appareil est le bienvenu car en face les US commence à aligner de nouveaux modèles d'appareils comme le bimoteur P-38 (Décembre 1942), le Corsair (Février 1943) qui change petit à petit la donne après une période de rodage, les US passent à l'offensive (cf massacre de la Saint Valentin 1943 : Les US perdent ce jour là 4 P-38, 2 P-40, 2 F4U et 2 bombardiers pour 3 Zéros en face).
C'est une guerre d'usure qui débute pour le contrôle des Salomons, les combats sont quasiment quotidiens. Les pertes sont d'environ 1 pour 1 durant toute cette année dans ce secteur a contrario de l'idée recue que le Zéro fut balayée du ciel dès que les nouveaux modèles d'appareils US apparurent. Dans un rôle défensif à Rabaul guère prévu pour lui, le Zéro s'en sortait encore très bien. Pour preuve, la résistance à Rabaul fut telle qu'elle infléchissa le plan allié. En effet, la capture de Rabaul était le dernier objectif de l'opération Carthwheel, le plan allié de reconquête des îles Salomons en 1943. La capture devait avoir lieu avant 1944, la résistance des Zéros fut suffisante pour dissuader les américains qui finirent par "contourner" la base, l'ayant "neutralisé" du ciel dans l'intense session de bombardement entre Novembre 1943 et Février 1944. Plusieurs gigantesques affrontements ont lieu durant cette période impliquant jusqu'à une centaine de Zéros contre deux cents américains. La bataille aérienne est très loin d'être à sens unique comme l'affirme souvent les sources américaines.
Cette session de bombardement ne laisse que quelques Zéros disponibles au moment où les américains se détournent de Rabaul. Ceux-ci seront regroupés dans une escadrille "indigène" avec les quelques pilotes et mécaniciens laissés sur place et ne se rendront qu'à la réedition.
Les pertes étaient encore très équilibrées en 1943 dans ce secteur du fait que les japonais pouvait encore compter sur un certain nombre de vétérans. En effet, la crème des pilotes de la Marine passa par les Salomons et Rabaul.
On peut citer parmi les Kokutais de chasse les 201ème, 204ème, 251ème (ex-Tainan Kû) et le 582ème Kû.
Cependant le Zéro a échoué à dominer les cieux au dessus de la ligne de front et la Marine doit se résoudre à évacuer île après île. C'est à cette époque que Hiroyoshi Nishizawa se voit affublé du surnom de "Diable de Rabaul". Il affronta surement Boyington et ses Têtes Brûlées qui officièrent de Septembre 1943 à Janvier 1944 (Boyington étant abbatu et fait prisonnier le 3 Janvier 1944).
Dans le même temps cependant, un peu plus haut dans le Pacique, les garnisons des îles Marcus et de Wake sont attaqués par le nouveau chasseur embarqué Hellcat dont c'est la première apparition en Août 1943.
C'est une autre chanson et les pilotes de ces Zéros basés sur ces îles ne sont pas du même acabit qu'à Rabaul sont balayées croyant affronter des Wildcats. Le Hellcat qui rivalise en maneuvrabilité avec le Zéro à haute vitesse lui impose ce type de combat et le ratio atteint probablement bientôt bel et bien environ 4 à 5 pour 1 en faveur du Hellcat.
Le Hellcat qui bien que inférieur au Corsair fut cependant développé pour la chasse aux Zéros après la découverte d'un Zéro presque intact dans les Aléoutiennes en Juillet 1942 qui fut remis en état de vol.
Rebelote en Février 1944 lorsque la grande base navale de Truk dans les Carolines est attaqué. La Marine qui n'a pas de successeur à donner au Zéro se rabat sur la version 52 avec l'envergure réduite dont on attend beaucoup. Elle équippe bientôt les porte-avions qui doivent prendre part à la grande bataille décisive qui se prépare au large des Mariannes, l'US Navy menacant cet archipel d'îles. Le grand combat intervient le 19 Juin 1944.
Le Zéro est désormais complètement surclassé par le Hellcat à moins d'être piloté par un vétéran et il ne peut s'opposer à l'anéantissement de la vague d'assaut lancé sur la flotte US. Les pilotes US qualifieront cet épisode de "Grand Tir au pigeons des Mariannes". Les groupes embarqués sont si décimés qu'ils ne seront plus jamais reformés.
L'US Navy attaque également Iwo Jima ce même mois de Juin 1944 où 80 Zéros y sont stationnés, il n'en reste que 40 après un premier gigantesque combat et 20 après un second...
Seuls 2 pilotes japonais sont parvenus à obtenir qq victoires, les vétérans Kaneyoshi Muto et Saburo Sakai...
Malgré son infériorité patente, le Zéro sera produit jusqu'à la fin de la guerre (pas faute de mieux pourtant), les versions 52b et 52c qui améliorent l'armement et la protection ne font petit à petit qu'alourdir la cellule sans augmenter la puissance motrice, les US ne voient sans doute même pas la différence.
Les premiers Kamikazes sont des Zéros 21 aux Philippines en Octobre 1944 et enregistrent quelques succès évidemment aux dépens de la vie du pilote. Les modèles 52 ne peuvent pas s'opposer plus que précédemment au raz-de-marée US.
En 1945, les priorités ont changé et on veut faire du Zéro un bombardier en piqué pour les kamikazes, l'aile renforcé avec un dispositif pour larguer une bombe sont installés sur le modèle 62 avec une injection de méthanol qui n'améliore rien et on revient au moteur normal avec le modèle 63. Les autres versions resteront à l'état de prototype. L'immense majorité est maniée par des pilotes tout juste sortis des écoles qui ne sont que de la chair à canon pour les pilotes US en net avantage numérique de surcroît.
Ainsi, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, le Zéro, plus vulnérable des chasseurs "connus" domina bel et bien les cieux comme aucun autre chasseur à ses débuts, certains pilotes décrétèrent même ne rien craindre tant qu'il serait aux commandes d'un Zéro ce qui fut "confirmé" avant de connaitre une toute autre fin de carrière quand il dut affronter durablement des cylindrées de 2000 chevaux.
+ de 10 000 exemplaires produits
Boit du MW-50.