Ça reste à démontrer.
Il y a peu d'intérêt a démontrer une chose que l'on sait déjà de notoriété publique. Par contre il est tout a fait légitime, voire pertinent dans une logique d'occidental de se poser la question, puis de se renseigner dessus.
Sans vouloir paraître discourtois, je prends donc un gros raccourci ne pouvant m'autoriser de temps et de place pour des centaines de pages d'exemples.
AMHO, il devait faire dans sa culotte quand il communiquait des chiffres trop élevés. D'autres ont fini au goulag ou devant un peloton pour moins que ça !
On peut très bien masquer des pertes. Pour les avions non rentrés, c'est difficile, mais pour ceux très endommagés, il est toujours possible de considérer qu'on peut les reconstruire autour d'un morceau demeuré intact. On les parque dans un coin du terrain et, en cas d'inspection, on explique qu'ils sont en attente de pièces détachées.
Peut-être, mais dans le système soviétique c'est le chef du service technique qui décide en premier lieu de la gravité des dommages et donc, sa décision à l'envoyer à l'échelon 1 (régiment), 2 (division) ou 3 (armée) ou bien la réforme sous forme de demande justifiée à la hiérarchie en 4 exemplaires. Le chef de corps (chef du régiment) gère ses pilotes et ses missions de guerre.
De toutes manières, rien ne sert de stocker les épaves indéfiniment; pour réparer ça demande des pièces, des sous-ensembles, des matériaux...et d'autres avions de remplacement (de prêt) pour les pilotes restés en attandant sans monture, et qu'il faut bien commander par voie hiérarchique!
Pour en revenir aux popov, cela peut, en creux, expliquer les surestimations : si les pertes étaient trop nombreuses, le chef d'unité pouvait toujours mettre en regard les victoires encore plus nombreuses revendiquées par ses valeureux pilotes – histoire de calmer le camarade commissaire politique et qu'il ne soit pas accusé de saboter l'économie soviétique.
C'est exactement ce qui se passait! De plus, pour éviter de saboter trop l'économie soviétique on faisait passer volontiers bien des dommages accidentels pour des pertes conséquentes au combats!
Des exemples: Le premier
communiqué de l'EM de l'Armée Rouge selon le livre de Koulikov et Moschanski sur Barbarossa fait état de 65 victoires au soir du 22 juin, qui est corrigé à 76 le lendemain et augmente à plus de 200, après "étude approfondie" par divers EM soviétiques à divers échelons ascendants en moins d'une semaine. Ainsi les 244 victoires "officielles" obtenues par les soviétiques au premier jour de Barbarossa, ne se retrouvent ni dans archives des unités allemandes, ni même dans celles des unités de l'AR.
La même inflation eut d'ailleurs lieu a Nomonhan au 22 juin, avec "14 avions japonais retrouvés détruits au sol" le soir même, puis "28", puis "31", et tant qu'à faire 43 victoires quelque temps après. Ce dernier chiffre ne sera heureusement pas retenu par l'histoire officielle.
Les pilotes n'ont revendiqué que "8" ou "11" victoires selon les JMO des unités participantes, d'après V Kondratiev ayant compilé leurs documents.
Pour finir, selon la mythologie et le manuel de l'AR, il n'est pas possible de prévoir les pertes à l'avance,
mais la mission prime. Elle doit être réalisée a tout prix, malgré les difficultés quel que soit le coût et les pertes!
Ainsi peu importe les pertes en chtourmoviks, pourvu que la batterie qui gène soit écrasée, peu importe les pertes en chasseurs d'escorte, pourvu que les chtourmoviks passent. En général un "incompétent" (faisant perdre un matos disproportionnellement élevé) risque au plus une "rétrogradation" après avis d'une commission statutaire. Un lâche, (qui abandonne une mission suicidaire) une exécution directe, après un conseil de guerre restreint.
Voilivoilou