Aéro-Journal n° 7
#51
Le rapport, c'est que la guerre du C-47, de l'Amiot ou du Farman se comprennent mieux en fonction de leur carrière avant guerre.
Mouais... Pas trop convaincu.
Quel rapport entre les grands raids des Amiot 143 décidés pour que les équipages ne s'ennuient pas trop et les missions de guerre qui se sont déroulées à moins de 250 km de leurs bases ?
Quelle expérience les équipages ont-ils retiré de ces expéditions aux quatre coins de la planète (qui, étant ronde, n'a donc pas de coins) qui a pu leur être profitable pour leurs missions de guerre ?
Ce sont deux mondes différents et la mise en avant des grands raids n'éclaire en rien l'usage tactique qui a été fait des Amiot en 1940.
Le cas du Fw 200 est bien différent, puisque c'est, justement, le long d'action de la version civile qui a donné l'idée de le transformer en avion de lutte aéronavale.
Mouais... Pas trop convaincu.
Quel rapport entre les grands raids des Amiot 143 décidés pour que les équipages ne s'ennuient pas trop et les missions de guerre qui se sont déroulées à moins de 250 km de leurs bases ?
Quelle expérience les équipages ont-ils retiré de ces expéditions aux quatre coins de la planète (qui, étant ronde, n'a donc pas de coins) qui a pu leur être profitable pour leurs missions de guerre ?
Ce sont deux mondes différents et la mise en avant des grands raids n'éclaire en rien l'usage tactique qui a été fait des Amiot en 1940.
Le cas du Fw 200 est bien différent, puisque c'est, justement, le long d'action de la version civile qui a donné l'idée de le transformer en avion de lutte aéronavale.
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#52
Je n’ai pas dis que les qualités intrinsèques de tous les appareils de transport de la LW étaient inférieures à celles des appareils alliés. Comme vous le notez bien la LW alignait des appareils performants et innovants comme l’Ar 232, le FW 200, le Go 244, les Ju 90/290/390, les Ju 252/352 ou encore le Me232 mais aucun en grand nombre et en remplacement du vénérable Ju52. C’est pourquoi j’ai tant de mal à comprendre ce manque d’anticipation et de discernement.
Je ne crois pas me tromper en disant qu’au début du conflit la LW avait une flotte de transport quantitativement supérieure à celles des autres belligérants et parfaitement organisée. De plus les qualités du Ju52 sont certaines mais il était surclassé par ces contemporains (DC2 et 3 en tête). A la fin du conflit les alliés auront rattrapé leurs retards et dépasseront quantitativement et qualitativement les appareils de la LW. Si on limite la comparaison à la consommation spécifique, le « Tante Ju » consomme 8.3kg/PAX/100km contre 3.8 pour le Skytrain (données à vérifiés mais se sont les bons ordres de grandeurs). De plus, question robustesse je pense que la réputation du DC3 n’est plus à faire. Avec une gamme d’avions de transport allant du Lockheed Electra au Douglas C-54 un large éventail de besoins étaient comblés. Cependant il faut noter que pour le transport de matériel lourd et encombrant la LW avait de l’avance et ce même si on prend en compte les Budd C-93/RB-1 Conestoga, Fairchild C-82 Packet et Curtiss C-76 Caravan.
S’il est difficile de comparer les performances des chasseurs et même des bombardiers, c’est envisageable pour des avions de transport. Je pense qu’une dizaine de paramètres parfaitement quantifiables sont suffisants. Le problème reste de trouver des sources fiables et exhaustives (consommation, charges utiles, rayons d’action, volume, vitesses, entretien, etc.).
Sinon, il faut bien admettre que la purge des écoles et les pertes n’ont pas arrangé la situation.
D’autre part, je partage l’avis de CJE en ce qui concerne les filiations et histoires des appareils. Parfois ces informations sont pertinentes (FW200, DC3) parfois moins. Mais bon il faut aussi faire des choix pour respect les contraintes de longueur d’un article. De plus ces choix sont personnels. Ici nous avons la chance d’en discuter avec les auteurs et d'argumenter avec eux. Et heureusement, ou malheureusement, je pense qu’il y aura toujours des désaccords et donc des discussions.
Enfin, je dois dire que je me sens un peu ridicule. Ma culture historique reste limitée et au milieu de vous j’ai un peu peur:huh:. Mais bon c’est aussi pour moi l’occasion d’apprendre et de réfléchir et puis pour une fois c’est CJE qui lit mes lignes.
Je ne crois pas me tromper en disant qu’au début du conflit la LW avait une flotte de transport quantitativement supérieure à celles des autres belligérants et parfaitement organisée. De plus les qualités du Ju52 sont certaines mais il était surclassé par ces contemporains (DC2 et 3 en tête). A la fin du conflit les alliés auront rattrapé leurs retards et dépasseront quantitativement et qualitativement les appareils de la LW. Si on limite la comparaison à la consommation spécifique, le « Tante Ju » consomme 8.3kg/PAX/100km contre 3.8 pour le Skytrain (données à vérifiés mais se sont les bons ordres de grandeurs). De plus, question robustesse je pense que la réputation du DC3 n’est plus à faire. Avec une gamme d’avions de transport allant du Lockheed Electra au Douglas C-54 un large éventail de besoins étaient comblés. Cependant il faut noter que pour le transport de matériel lourd et encombrant la LW avait de l’avance et ce même si on prend en compte les Budd C-93/RB-1 Conestoga, Fairchild C-82 Packet et Curtiss C-76 Caravan.
S’il est difficile de comparer les performances des chasseurs et même des bombardiers, c’est envisageable pour des avions de transport. Je pense qu’une dizaine de paramètres parfaitement quantifiables sont suffisants. Le problème reste de trouver des sources fiables et exhaustives (consommation, charges utiles, rayons d’action, volume, vitesses, entretien, etc.).
Sinon, il faut bien admettre que la purge des écoles et les pertes n’ont pas arrangé la situation.
D’autre part, je partage l’avis de CJE en ce qui concerne les filiations et histoires des appareils. Parfois ces informations sont pertinentes (FW200, DC3) parfois moins. Mais bon il faut aussi faire des choix pour respect les contraintes de longueur d’un article. De plus ces choix sont personnels. Ici nous avons la chance d’en discuter avec les auteurs et d'argumenter avec eux. Et heureusement, ou malheureusement, je pense qu’il y aura toujours des désaccords et donc des discussions.
Enfin, je dois dire que je me sens un peu ridicule. Ma culture historique reste limitée et au milieu de vous j’ai un peu peur:huh:. Mais bon c’est aussi pour moi l’occasion d’apprendre et de réfléchir et puis pour une fois c’est CJE qui lit mes lignes.
#53
Rassure-toi JV69 (ici, on se tutoie tous, non ?), aucune question n'est idiote. Personne ne connaît tout sur tout et on est là pour discuter entre nous.
Il faudrait approfondir les raisons de la construction d'une aviation de transport par la LW pour la laisser se détruire passivement par la suite sans volonté de la reconstituer. Sans doute a-t-elle été considérée au départ comme une arme offensive pour larguer les Fallschirmjäger et, à partir du moment où cela n'a plus été possible, la LW l'a considérée comme une arme mineure, voire sans intérêt.
C'est juste une hypothèse, mais on peut l'étayer par le désintérêt manifeste des armées allemandes pour tout ce qui concerne la logistique.
On ne peut pas manquer de relever une certaine schizophrénie au niveau de l'OKL qui, d'un côté mise tout sur le transport aérien pour sauver Demyansk et Stalingrad, et d'un autre laisse la production de Ju 52 stagner voire régresser.
C'est un sujet passionant mais qui, hélas, relève plus d'une thèse universitaire que d'un article dans un magazine commercial grand public. J'ai tenté de l'aborder succinctement dans AJ n° 4 dans l'article sur la poche de Demyansk.
Il faudrait approfondir les raisons de la construction d'une aviation de transport par la LW pour la laisser se détruire passivement par la suite sans volonté de la reconstituer. Sans doute a-t-elle été considérée au départ comme une arme offensive pour larguer les Fallschirmjäger et, à partir du moment où cela n'a plus été possible, la LW l'a considérée comme une arme mineure, voire sans intérêt.
C'est juste une hypothèse, mais on peut l'étayer par le désintérêt manifeste des armées allemandes pour tout ce qui concerne la logistique.
On ne peut pas manquer de relever une certaine schizophrénie au niveau de l'OKL qui, d'un côté mise tout sur le transport aérien pour sauver Demyansk et Stalingrad, et d'un autre laisse la production de Ju 52 stagner voire régresser.
C'est un sujet passionant mais qui, hélas, relève plus d'une thèse universitaire que d'un article dans un magazine commercial grand public. J'ai tenté de l'aborder succinctement dans AJ n° 4 dans l'article sur la poche de Demyansk.
#54
Oui, mais JV69, c'est simplement son squad virtuel...CJE a écrit :Rassure-toi JV69 (ici, on se tutoie tous, non ?)
(Encore un smiley que j'adore. je trouve qu'il me va très bien, en plus)
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#55
Je vais faire un effort mais je ne promets rien.CJE a écrit :Rassure-toi JV69 (ici, on se tutoie tous, non ?), aucune question n'est idiote. Personne ne connaît tout sur tout et on est là pour discuter entre nous.
Sinon, je me doute que ma question n'est pas dénué de sens. Cependant, j'ai le rôle du candide et c'est ça qui est effrayant.
Dommage j’ai déjà un sujet de thèse pour le moment. Tout compte fait, on en revient aux limites et intérêt d’un magazine. Un article ouvre des portes et apporte des éclairages sur un sujet. Charge à ceux qui sont intéressé à creuser plus loin. Quant aux autres, ils auront au moins un aperçu de ce point et renforceront leurs connaissances de l’Histoire.CJE a écrit :relève plus d'une thèse universitaire que d'un article dans un magazine commercial grand public. J'ai tenté de l'aborder succinctement dans AJ n° 4 dans l'article sur la poche de Demyansk.
Enfin, un petit détail. Mon pseudonyme est Taurus. Le suffixe JV69 est le nom de la première escadrille virtuelle (Il2) que j’ai intégré.
#56
Sujet extrêmement intéressant, effectivement.CJE a écrit : On ne peut pas manquer de relever une certaine schizophrénie au niveau de l'OKL qui, d'un côté mise tout sur le transport aérien pour sauver Demyansk et Stalingrad, et d'un autre laisse la production de Ju 52 stagner voire régresser.
C'est un sujet passionant mais qui, hélas, relève plus d'une thèse universitaire que d'un article dans un magazine commercial grand public. J'ai tenté de l'aborder succinctement dans AJ n° 4 dans l'article sur la poche de Demyansk.
Et encore, s'il n'y avait que la prod de tante Ju à mettre sur le tapis...
Je rêve d'un immense tableau qui détaillerais mois par mois depuis le début la rpoduction en nombre pour chaque type, chaque modèle.
Incluant les raisons invoquées pour augmenter/réduire tel ou tel type de production, en fonction des phases de la guerre.
#57
Mon pseudonyme est Taurus. Le suffixe JV69 est le nom de la première escadrille virtuelle (Il2) que j’ai intégré.
J'appelle plutôt cela un préfixe, mais bon, je me le tiens pour dit.
J'appelle plutôt cela un préfixe, mais bon, je me le tiens pour dit.
#58
limites et intérêt d’un magazine. Un article ouvre des portes et apporte des éclairages sur un sujet. Charge à ceux qui sont intéressé à creuser plus loin.
Oui, c'est exactement ça, à mon sens.
Oui, c'est exactement ça, à mon sens.
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#59
Petite remarque aussi , tout le monde voit le ju-52 comme avion d'écolage et avions de transport de parachutistes.
Mais le ju-52 avait pour tache essentielle de transporter le personnel d'une unité aérienne vers une base ainsi que du matériel de base ( moteur par exemple , des photos existent )
Sur le front russe, vu l'etat des routes et sachant que les trains ne vont pas partout, le ju-52 était une pièce maitresse.
Les allemands ont amélioré la situation en sortant le Go-242
http://www.nationmaster.com/encyclopedia/Gotha-Go-242.
Certaines unités de stuka se déplacant continuellement sur le front russe, on a eut l'idée d'équiper certains avions de l'unité de crochet . Ce qui fait que l'unité était autonome dans ses déplacement .
Mais le ju-52 avait pour tache essentielle de transporter le personnel d'une unité aérienne vers une base ainsi que du matériel de base ( moteur par exemple , des photos existent )
Sur le front russe, vu l'etat des routes et sachant que les trains ne vont pas partout, le ju-52 était une pièce maitresse.
Les allemands ont amélioré la situation en sortant le Go-242
http://www.nationmaster.com/encyclopedia/Gotha-Go-242.
Certaines unités de stuka se déplacant continuellement sur le front russe, on a eut l'idée d'équiper certains avions de l'unité de crochet . Ce qui fait que l'unité était autonome dans ses déplacement .
#60
Non, pas au départ.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ces unités ont pris KGzbV comme dénomination. L'emploi "spécial", c'était le largage de parachutistes.
Leur utilisation dans le transport pur s'est faite ensuite.
L'autonomie des St.G. sur le font russe, je me demande si on en parle pas dans la 2e partie du Stuka à paraître dans le n° 7. Ce fut un gros progrès pour les groupes, surtout ceux ballotés de Russie en Méditerranée, aller et retour. Le I./St.G. 1 a participé à toutes campagnes de 1939 à 1943, y compris celle de Norvège, mais à cette époque, il n'avait pas une section de Ju 52 à sa disposition.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ces unités ont pris KGzbV comme dénomination. L'emploi "spécial", c'était le largage de parachutistes.
Leur utilisation dans le transport pur s'est faite ensuite.
L'autonomie des St.G. sur le font russe, je me demande si on en parle pas dans la 2e partie du Stuka à paraître dans le n° 7. Ce fut un gros progrès pour les groupes, surtout ceux ballotés de Russie en Méditerranée, aller et retour. Le I./St.G. 1 a participé à toutes campagnes de 1939 à 1943, y compris celle de Norvège, mais à cette époque, il n'avait pas une section de Ju 52 à sa disposition.
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#61
Je fais une intervention limite hors sujet ...
JL'article sur la VF-17 m'a mis l'eau à la bouche et j'ai voulu en savoir plus sur cette zone de combat, post Guadalcanal. N'étant pas pas très anglophone j'ai été plutôt déçu avec les publications francophone sur le sujet.
Alors à quand un hors-série Aéro Journal sur les Salomons 43-45 ?
Je suis 100% d'accord et ça tombe bien.CJE a écrit :limites et intérêt d’un magazine. Un article ouvre des portes et apporte des éclairages sur un sujet. Charge à ceux qui sont intéressé à creuser plus loin.
Oui, c'est exactement ça, à mon sens.
JL'article sur la VF-17 m'a mis l'eau à la bouche et j'ai voulu en savoir plus sur cette zone de combat, post Guadalcanal. N'étant pas pas très anglophone j'ai été plutôt déçu avec les publications francophone sur le sujet.
Alors à quand un hors-série Aéro Journal sur les Salomons 43-45 ?
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#62
Oui c'est vrai, j'ai encore confondu vitesse et précipitation.CJE a écrit :J'appelle plutôt cela un préfixe, mais bon, je me le tiens pour dit.
Donc si je comprends bien l’une des idées principales justifiant mon intervention était fausse. Du moins, je n’avais pas une bonne vision des tenants et aboutissants à l’origine de la flotte de transport de la LW.CJE a écrit :Non, pas au départ.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ces unités ont pris KGzbV comme dénomination. L'emploi "spécial", c'était le largage de parachutistes.
Leur utilisation dans le transport pur s'est faite ensuite.
Néanmoins, si l’on aborde la question du point de vue des hommes et pas uniquement du matériel qui est à l’origine de la constitution des unités de Ju52 et du changement de rôle ? La LW a été marqué par les choix et idées d’individus ou de petits nombre d’éléments, une part de la réponse est peut être là, non ? En effet, si les machines existaient et qu’à partir de 1941 le besoin était pris en compte, qui n’a pas fait changer les choses? (OKL, OKH,…)
@CM : Je suis d’accord avec toi sur les finalités de ces échecs et erreurs. Cependant, je pense que l’étude et la compréhension de ces événements peuvent être utile. L’étude de ces problématiques du transport et de la logistique est un très bon exemple de « capitalisation et de retour d’expérience » (expression pompeuse mais j’en ai pas d’autres). Aujourd’hui, des erreurs de ce type sont encore commises et il y a peu d’événements de cette ampleur, à la fois spatiale et temporelle.
[SIGPIC][/SIGPIC]
#63
Alors à quand un hors-série Aéro Journal sur les Salomons 43-45 ?
Je ne prendrai pas le risque d'un HS sur les Salomon. La cuisante expérience de DogFight n° 3 (F4F vs Zero) m'a vacciné. Il n'y a que quatre sujets qui intéressent les lecteurs français à propos de la guerre du Pacifique : Pearl Harbor, Midway, Hiroshima et les Kamikaze.
Par contre, Guadalcanal peut faire l'objet d'un article, d'autant que la guerre du Pacifique est un sujet qui me passionne. À voir.
En ce qui concerne l'évolution du transport aérien dans la LW, j'ai traité ce sujet (succinctement, certes) dans AJ n° 4 (juin-juillet 2008) p.35.
Je ne prendrai pas le risque d'un HS sur les Salomon. La cuisante expérience de DogFight n° 3 (F4F vs Zero) m'a vacciné. Il n'y a que quatre sujets qui intéressent les lecteurs français à propos de la guerre du Pacifique : Pearl Harbor, Midway, Hiroshima et les Kamikaze.
Par contre, Guadalcanal peut faire l'objet d'un article, d'autant que la guerre du Pacifique est un sujet qui me passionne. À voir.
En ce qui concerne l'évolution du transport aérien dans la LW, j'ai traité ce sujet (succinctement, certes) dans AJ n° 4 (juin-juillet 2008) p.35.
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#64
Merci de la réponse CJE et dommage, j'aurai adoré voir ce sujet traité dans les colonnes d'aéro-journal . Mais je comprends les réticences (j'avais bien aimé le sujet de dogfight).CJE a écrit :Je ne prendrai pas le risque d'un HS sur les Salomon. La cuisante expérience de DogFight n° 3 (F4F vs Zero) m'a vacciné. Il n'y a que quatre sujets qui intéressent les lecteurs français à propos de la guerre du Pacifique : Pearl Harbor, Midway, Hiroshima et les Kamikaze.
Par contre, Guadalcanal peut faire l'objet d'un article, d'autant que la guerre du Pacifique est un sujet qui me passionne. À voir.
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#65
JV69_Taurus a écrit :
@CM : Je suis d’accord avec toi sur les finalités de ces échecs et erreurs. Cependant, je pense que l’étude et la compréhension de ces événements peuvent être utile. L’étude de ces problématiques du transport et de la logistique est un très bon exemple de « capitalisation et de retour d’expérience » (expression pompeuse mais j’en ai pas d’autres). Aujourd’hui, des erreurs de ce type sont encore commises et il y a peu d’événements de cette ampleur, à la fois spatiale et temporelle.
Heu je me souviens plus trop de quoi il était question... Vu qu'un Amiot est passé par là...
Oui les implications logistiques sont essentielles pour comprendre l'enchaînement des évènements sur pas mal de théâtres d'opération. La Méditerranée est l'un des plus classiques et des plus flagrants, mais Barbarossa ou le Pacifique sont aussi intéressants de ce point de vue.
Le problème est cependant que ce n'est plus un sujet pour AJ, ni même pour une revue destinée à être vendue au grand public (sujet un tantinet hermétique et peu vendeur).
Pour synthétiser à l'extrême, une analyse selon ton point de vue (Retex) serait d'autant plus intéressante en comparant les approches allemandes et britanniques :
- cécité totale des aspects logistiques ("de toutes les façons de la faute de l'autre minable qui nous oblige à intervenir aussi loin du Lebensraum ":wacko:), bricolages et improvisations temporairement efficaces mais sans vision ni planification d'ensemble à moyen ou long terme, succession de succès et de "coups" sans lendemains, échec général au final...
- analyse froide et rationnelle d'une situation délicate (été 40), montée en puissance mesurée et planifiée sur tous les secteurs (on n'arme Malte qu'à hauteur de l'amélioration de ses défenses), démarche pragmatique et logique entravée par des limitations de matériels et les réactions imprévisibles (Rommel, Japs) d'un ennemi tactiquement supérieur, succès final par la saturation et l'asphyxie des moyens adverses en théorie supérieurs qualitativement. J'insiste sur cet aspect, les forces italo-allemandes à El Alamein ne sont pas simplement submergées par un ennemi pléthorique, mais aussi étouffées par le manque de ravitaillement.
Donc le transport aérien n'est qu'une des facettes d'un phénomène plus global, dont les caractéristiques se retrouvent sur terre, sur et sous la mer...
La seul enseignement réellement nouveau que j'en retire à ce stade de mes recherches (loin d'être terminées), c'est que Berlin n'avait pas forcément tort de négliger l'Afrique du Nord, car la colonie italienne était sur le long terme impossible à ravitailler, même avec le contrôle de Malte et de Gibraltar. La Seconde guerre mondiale s'est jouée en Libye dans les années 20, quand les tribus Senoussis en révolte ont amené les italiens à suspendre tous leurs projets de voies ferrées et de développement des infrastructures portuaires.
Il ne s'agit pas d'une conclusion définitive mais juste d'un sentiment personnel : avant l'été 42, Malte n'a pas autant pesé que ça sur le ravitaillement naval et aérien de la Libye, mais qu'en revanche, les faiblesses des infrastructures portuaires et logistiques de la colonie italienne la rendait "congénitalement" impossible à défendre dès le début et jusqu'à la fin.
CM
#66
Ton analyse est très intéressante.
À la limite, on peut se demander ce que les Allemands sont venus faire en Libye. La perte de cette colonie italienne n'aurait pas mis en péril les conquêtes allemandes et cette campagne a fini par coûter très cher, alors que les ressources qui ont été allouées à ce théâtre auraient trouvé meilleur emploi ailleurs.
L'Allemagne s'était préparée et armée à la fin des années 30 pour une guerre continentale (surtout à l'Est). Quel intérêt présentait le contrôle de la Méditerrannée qui n'était pas la préoccupation majeure de Hitler ? Sauf la Grèce et la Crète pour protéger son flanc sud avant "Barbarossa".
La perte prématurée de la Libye aurait permis aux Italiens de regrouper leurs forces en Sicile et dans le sud de l'Italie, rendant un débarquement allié plus aléatoire, d'autant que, si cet événement s'était déroulé en 1941, les Alliés n'avaient alors pas les moyens de conquérir la Sicile (les Américains n'étant pas encore en guerre).
À la limite, on peut se demander ce que les Allemands sont venus faire en Libye. La perte de cette colonie italienne n'aurait pas mis en péril les conquêtes allemandes et cette campagne a fini par coûter très cher, alors que les ressources qui ont été allouées à ce théâtre auraient trouvé meilleur emploi ailleurs.
L'Allemagne s'était préparée et armée à la fin des années 30 pour une guerre continentale (surtout à l'Est). Quel intérêt présentait le contrôle de la Méditerrannée qui n'était pas la préoccupation majeure de Hitler ? Sauf la Grèce et la Crète pour protéger son flanc sud avant "Barbarossa".
La perte prématurée de la Libye aurait permis aux Italiens de regrouper leurs forces en Sicile et dans le sud de l'Italie, rendant un débarquement allié plus aléatoire, d'autant que, si cet événement s'était déroulé en 1941, les Alliés n'avaient alors pas les moyens de conquérir la Sicile (les Américains n'étant pas encore en guerre).
#67
Pour avoir lu nombre de ses articles (Mais dans des revues pour les hommes, ou ça parle de tank! ), j'ai toujours trouvé que CM apportait un jugement neuf (Peut être pas le bon mot, plutôt une analyse neuve), qui permettait de voir les choses sous un jour nouveau, ou du moins d'un angle différent.CJE a écrit :Ton analyse est très intéressante.
Toujours très intérressant en tout cas (Même si quelques fois difficilement digeste. Je pense aux HS B&B sur le DAK, une petite mine d'or, mais qui aurait nécessité un véritable livre, malgré le nombre de page déja conséquent), et c'est un peu pour ça que j'avais hâte de le voir s'attaquer à un sujet aviation.
ça va discuter sec à la sortie du n°7.
(Celui là aussi, j'aime bien)
#68
Oui, CM, c'est un jeune con, mais il lui arrive d'avoir des fulgurences.
ça va discuter sec à la sortie du n°7.
Oh ! putaing, on est mal...
Tiens ! je te rends ton smiley (très sympa aussi).
ça va discuter sec à la sortie du n°7.
Oh ! putaing, on est mal...
Tiens ! je te rends ton smiley (très sympa aussi).
#69
Désolé, j'avais besoin d'une amiothérapie parce que je faisais des blochages13emeDBLE a écrit :Heu je me souviens plus trop de quoi il était question... Vu qu'un Amiot est passé par là...
CM
"Tu as peur, Boyington, tu refuses le combat" (Tomio Arachi).
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#70
CJE a écrit :Ton analyse est très intéressante.
À la limite, on peut se demander ce que les Allemands sont venus faire en Libye. La perte de cette colonie italienne n'aurait pas mis en péril les conquêtes allemandes et cette campagne a fini par coûter très cher, alors que les ressources qui ont été allouées à ce théâtre auraient trouvé meilleur emploi ailleurs.
L'Allemagne s'était préparée et armée à la fin des années 30 pour une guerre continentale (surtout à l'Est). Quel intérêt présentait le contrôle de la Méditerrannée qui n'était pas la préoccupation majeure de Hitler ? Sauf la Grèce et la Crète pour protéger son flanc sud avant "Barbarossa".
La perte prématurée de la Libye aurait permis aux Italiens de regrouper leurs forces en Sicile et dans le sud de l'Italie, rendant un débarquement allié plus aléatoire, d'autant que, si cet événement s'était déroulé en 1941, les Alliés n'avaient alors pas les moyens de conquérir la Sicile (les Américains n'étant pas encore en guerre).
Et les puits de pétrole en arabie? . Imaginons aussi que rommel atteigne le caire. Hilter aurait conquit les puits de petrole de l'arabie avec beaucoup moins de ressources que ceux de la russie.
Oui les moyens de ravitaillement des italiens était limités mais si quelques jg supplémentairtes auraient été la pour proteger les convois. Plus de materiel aurait été disponible pour rommel.
Quand les stukas étaient en med , la royal navy a trinqué et malte aurait été affamé si les stulas étaient restés
#71
Tu ne vas pas un peu vite, là?warbird2000 a écrit :Et les puits de pétrole en arabie? . Imaginons aussi que rommel atteigne le caire. Hilter aurait conquit les puits de petrole de l'arabie avec beaucoup moins de ressources que ceux de la russie.
En admettant qu'il arrive au Caire, il lui reste tout de même un canal à traverser, si je me souviens bien.
De plus, la découverte des puits de pétrole Saouds date de 38, je ne suis pas sûr qu'ils soient au top niveau production en 41 ou 42.
Quand au stuk, on ne peux pas résumer la campagne de Malte à leur simple présence.
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#72
Peut être mais les allemands sont allés en irak, uniquement avec des avions mais ils y sont quand même allésIII/JG52-Freiherr V. Kaos a écrit :Tu ne vas pas un peu vite, là?
En admettant qu'il arrive au Caire, il lui reste tout de même un canal à traverser, si je me souviens bien.
De plus, la découverte des puits de pétrole Saouds date de 38, je ne suis pas sûr qu'ils soient au top niveau production en 41 ou 42.
Quand au stuk, on ne peux pas résumer la campagne de Malte à leur simple présence.
#73
N'oublie pas d'éteindre la lumière en partant.warbird2000 a écrit :Peut être mais les allemands sont allés en irak, uniquement avec des avions mais ils y sont quand même allés
#74
D'abord, je vous en prie, pas de qualificatifs me font rougir (seul CJE a quelques fulgurances de lucidités.... ).
Pour revenir aux sentiments livrés avec sincérité tout à l'heure (donc subjectifs), j'aimerais attirer l'attention des honorables membres de ce forum, dont la connaissance historique est au moins équivalente à la mienne (et sûrement supérieure), sur quelques faits.
La situation logistique de la Libye en 1940 n'est pas exactement "optimale" : des installations portuaires très limitées (et qui seront encore réduites par les actions Alliées : bombardements aériens ou navals), deux petites lignes de chemin de fer (autour de Tripoli et de Benghazi), quelques dépôts... Même les puits d'eau potable manquent et devront être construits en 1941 pour pouvoir subvenir aux besoins d'un corps expeditionnaire aux effectifs réduits.
Mais la chaîne logistique de l'Axe commence en Italie, et notamment en Italie du Sud où les infrastructures ne sont pas mauvaises mais loin d'être optimisées, pour rester poli (ce n'est pas pour rien que dès 1942, la majeure partie des renforts et rotations en homme de la Panzerarmee passera par les Balkans).
Ensuite, il faut franchir la Méditerranée, et là ça se corse (sans jeu de mots ) : la marine marchande italienne subit un désastre dès le 10 juin 1940 (perte d'une grosse partie, entre 1/5 et 1/4 du tonnage, avec les meilleurs les plus grosses et les plus récentes unités, du fait d'une déclaration de guerre non préparée), dont elle ne se relèvera jamais. L'internement de quelques navires Alliés, et la récupération d'une partie de la flotte grecque (des miettes laissées par les allemands), yougoslave ou française ne compensera jamais une perte initiale dramatique.
Les navires manquent, mais le carburant aussi. Les italiens étant dépendants de l'extérieur pour leur mazout, les stocks de la marine (marchande et guerre) sont épuisés à partir de mi-1942. Au passage, les carences en navires (pas assez de grosses unités, beaucoup de petits navires vieux) aggravent encore la consommation...
Ensuite, les infrastructures portuaires en Afrique du Nord ne suivent pas. Mais au-delà, l'absence de voie ferrée contraint à confier le transport du ravitaillement vers le front (depuis Tripoli, et dans une moindre mesure Benghazi et Tobrouk) aux camions, et à un cabotage côtier vulnérable et peu fiable. Les camions manquent dès juillet 1940 (le parc automobile de la colonie subit un taux d'indisponibilité oscillant entre 25 et 50 %). Curieusement, la situation s'améliore durant l'hiver 41-42 (les distances entre les ports et le front se réduisent, et les italo-allemands ont fait main basse sur un paquet de camions canadiens ou brits).
Mais en 1942, malgré un butin extraordinaire lors de la chute de Tobrouk (et de la prise des bases arrières de la 8th Army autour de Sidi Barrani), la situation logistique de la Panzerarmee à El Alamein est catastrophique : le ravitaillement arrive, mais à Tripoli, soit à plusieurs milliers de km du front (regardez une carte ).
Le contexte est donc déjà très tendu, et c'est ce qui explique pourquoi les planificateurs italiens comme allemands ont limité à deux petites Panzer-division le corps expéditionnaire envoyé au départ. Imaginer un envoi massif de Panzers en Libye en 1941 est une vue de l'esprit, car rien n'est de taille suffisante pour assurer leur ravitaillement au-delà de leur premier mouvement....
Certes, Adolphe ne veut pas aller en Méditerranée, mais à l'OKW, à l'OKH, comme à Rome, ils sont d'accords avec lui (à part Raeder, qui n'a jamais consulté les italiens).
On le voit, les actions efficaces des unités basées à Malte contre les convois ne font qu'aggraver une situation déjà rendue difficile par les données de base et les incartades de Rommel : les navires italiens partent à moitié pleins d'Italie (l'industrie transalpine ne suit pas) et quittent la Libye à moitié déchargés !
Au printemps 1942, les allemands vont reprendre la main sur la chaîne logistique, amenant une amélioration très nette des performances des ports libyens (les limites maximales prévues par l'administration italienne sont allègrement dépassées), et une rationnalisation des transports (les hommes en avion depuis Athènes, le matos en bateau depuis Naples).
Sauf que Malte s'est alors bien développée, et commence à peser vraiment sur les convois, et que les stocks de mazout sont épuisés (on siphonne les réservoirs des cuirassiers pour faire prendre la mer aux petits navires de fret) et que les navires marchands disponibles se réduisent...
Pour conclure, qu'aurait-il fallu faire ?
- laisser tomber la Libye ? Et c'est le risque de voir Mussolini perdre le pouvoir, et se retourner (avec l'Espagne, la Turquie, la Roumanie...). En plus, tant qu'on "amuse" les anglais en Egypte, on peut essayer de s'occuper d'Uncle Jo'...
- passer par la Tunisie ? Bizerte est plus moderne et il existe une ligne de chemin de fer... jusqu'à Sfax (Mahares plus exactement) et Gafsa. Cette ligne sera prolongée en 1942 jusqu'à Gabès.... cela rajoute donc une grosse distance à parcourir en camions de Gabès à Tripoli... Le ravitaillement venant de la Tunisie jusqu'au front (Gazala / Halfaya / El Alamein) nécessiterait donc encore plus de camions... (encore un mythe qui tombe, démonté par Martin Van Creveld dans son livre "Supplying Wars : From Wallenstein to Patton", si vous le trouvez achetez-le, c'est un livre fondamental).
- envahir Malte ? Cela ne résouds rien (pas plus de camions, de voies ferrées, de grues portuaires et de quais....en Libye ), même si la situation est sensiblement améliorée sur le court terme. D'où quelques conclusions dans mon modeste article du prochain AJ (je ne les dévoilerai pas, mais vous y penserez en les lisant...).
Bref, L'aventure africaine de l'OKW fut une diversion légitime, mais qui a finalement mobilisé beaucoup trop de forces et de ressources pour une simple diversion (surtout si on compte Libye + Tunisie), trop aussi pour les capacités logistiques du théâtre, mais pas assez pour gagner...
Pour finir, même une victoire à El Alamein début juillet 42 de Rommel n'aurait pas changé grand chose... Il lui restait alors au mieux entre 20 et 50 Panzers (plutôt 20), sans carburant, sans artillerie et sans avions.... un peu court pour conquérir Le Caire ET Alexandrie (face notamment aux australiens, frais et dispos, aux indiens toujours dans les mauvais coups et aux néo-zélandais encore bien présents), et je ne parle même pas de Koweit City, Haifa, Mossoul, voire Astrakhan comme certains le rêvent parfois....
C'est un sujet sur lequel je "planche" depuis plus de 15 ans (stats, cartes, diagrammes... les données italiennes, rarement exploitées se révèlent primordiales pour comprendre), d'où le simple sentiment exprimé tout à l'heure.... Je ne cherche pas à imposer quoi que ce soit, mais seulement à donner un peu d'éléments à la réflexion de chacun, étant entendu que je suis loin d'avoir fait le tour d'une question complexe et protéiforme (vous ne vous y attendiez pas à celle-là hein ? ).
Désolé d'avoir été un peu long, mais vous savez, la passion, ça ne se modère pas....
CM
Pour revenir aux sentiments livrés avec sincérité tout à l'heure (donc subjectifs), j'aimerais attirer l'attention des honorables membres de ce forum, dont la connaissance historique est au moins équivalente à la mienne (et sûrement supérieure), sur quelques faits.
La situation logistique de la Libye en 1940 n'est pas exactement "optimale" : des installations portuaires très limitées (et qui seront encore réduites par les actions Alliées : bombardements aériens ou navals), deux petites lignes de chemin de fer (autour de Tripoli et de Benghazi), quelques dépôts... Même les puits d'eau potable manquent et devront être construits en 1941 pour pouvoir subvenir aux besoins d'un corps expeditionnaire aux effectifs réduits.
Mais la chaîne logistique de l'Axe commence en Italie, et notamment en Italie du Sud où les infrastructures ne sont pas mauvaises mais loin d'être optimisées, pour rester poli (ce n'est pas pour rien que dès 1942, la majeure partie des renforts et rotations en homme de la Panzerarmee passera par les Balkans).
Ensuite, il faut franchir la Méditerranée, et là ça se corse (sans jeu de mots ) : la marine marchande italienne subit un désastre dès le 10 juin 1940 (perte d'une grosse partie, entre 1/5 et 1/4 du tonnage, avec les meilleurs les plus grosses et les plus récentes unités, du fait d'une déclaration de guerre non préparée), dont elle ne se relèvera jamais. L'internement de quelques navires Alliés, et la récupération d'une partie de la flotte grecque (des miettes laissées par les allemands), yougoslave ou française ne compensera jamais une perte initiale dramatique.
Les navires manquent, mais le carburant aussi. Les italiens étant dépendants de l'extérieur pour leur mazout, les stocks de la marine (marchande et guerre) sont épuisés à partir de mi-1942. Au passage, les carences en navires (pas assez de grosses unités, beaucoup de petits navires vieux) aggravent encore la consommation...
Ensuite, les infrastructures portuaires en Afrique du Nord ne suivent pas. Mais au-delà, l'absence de voie ferrée contraint à confier le transport du ravitaillement vers le front (depuis Tripoli, et dans une moindre mesure Benghazi et Tobrouk) aux camions, et à un cabotage côtier vulnérable et peu fiable. Les camions manquent dès juillet 1940 (le parc automobile de la colonie subit un taux d'indisponibilité oscillant entre 25 et 50 %). Curieusement, la situation s'améliore durant l'hiver 41-42 (les distances entre les ports et le front se réduisent, et les italo-allemands ont fait main basse sur un paquet de camions canadiens ou brits).
Mais en 1942, malgré un butin extraordinaire lors de la chute de Tobrouk (et de la prise des bases arrières de la 8th Army autour de Sidi Barrani), la situation logistique de la Panzerarmee à El Alamein est catastrophique : le ravitaillement arrive, mais à Tripoli, soit à plusieurs milliers de km du front (regardez une carte ).
Le contexte est donc déjà très tendu, et c'est ce qui explique pourquoi les planificateurs italiens comme allemands ont limité à deux petites Panzer-division le corps expéditionnaire envoyé au départ. Imaginer un envoi massif de Panzers en Libye en 1941 est une vue de l'esprit, car rien n'est de taille suffisante pour assurer leur ravitaillement au-delà de leur premier mouvement....
Certes, Adolphe ne veut pas aller en Méditerranée, mais à l'OKW, à l'OKH, comme à Rome, ils sont d'accords avec lui (à part Raeder, qui n'a jamais consulté les italiens).
On le voit, les actions efficaces des unités basées à Malte contre les convois ne font qu'aggraver une situation déjà rendue difficile par les données de base et les incartades de Rommel : les navires italiens partent à moitié pleins d'Italie (l'industrie transalpine ne suit pas) et quittent la Libye à moitié déchargés !
Au printemps 1942, les allemands vont reprendre la main sur la chaîne logistique, amenant une amélioration très nette des performances des ports libyens (les limites maximales prévues par l'administration italienne sont allègrement dépassées), et une rationnalisation des transports (les hommes en avion depuis Athènes, le matos en bateau depuis Naples).
Sauf que Malte s'est alors bien développée, et commence à peser vraiment sur les convois, et que les stocks de mazout sont épuisés (on siphonne les réservoirs des cuirassiers pour faire prendre la mer aux petits navires de fret) et que les navires marchands disponibles se réduisent...
Pour conclure, qu'aurait-il fallu faire ?
- laisser tomber la Libye ? Et c'est le risque de voir Mussolini perdre le pouvoir, et se retourner (avec l'Espagne, la Turquie, la Roumanie...). En plus, tant qu'on "amuse" les anglais en Egypte, on peut essayer de s'occuper d'Uncle Jo'...
- passer par la Tunisie ? Bizerte est plus moderne et il existe une ligne de chemin de fer... jusqu'à Sfax (Mahares plus exactement) et Gafsa. Cette ligne sera prolongée en 1942 jusqu'à Gabès.... cela rajoute donc une grosse distance à parcourir en camions de Gabès à Tripoli... Le ravitaillement venant de la Tunisie jusqu'au front (Gazala / Halfaya / El Alamein) nécessiterait donc encore plus de camions... (encore un mythe qui tombe, démonté par Martin Van Creveld dans son livre "Supplying Wars : From Wallenstein to Patton", si vous le trouvez achetez-le, c'est un livre fondamental).
- envahir Malte ? Cela ne résouds rien (pas plus de camions, de voies ferrées, de grues portuaires et de quais....en Libye ), même si la situation est sensiblement améliorée sur le court terme. D'où quelques conclusions dans mon modeste article du prochain AJ (je ne les dévoilerai pas, mais vous y penserez en les lisant...).
Bref, L'aventure africaine de l'OKW fut une diversion légitime, mais qui a finalement mobilisé beaucoup trop de forces et de ressources pour une simple diversion (surtout si on compte Libye + Tunisie), trop aussi pour les capacités logistiques du théâtre, mais pas assez pour gagner...
Pour finir, même une victoire à El Alamein début juillet 42 de Rommel n'aurait pas changé grand chose... Il lui restait alors au mieux entre 20 et 50 Panzers (plutôt 20), sans carburant, sans artillerie et sans avions.... un peu court pour conquérir Le Caire ET Alexandrie (face notamment aux australiens, frais et dispos, aux indiens toujours dans les mauvais coups et aux néo-zélandais encore bien présents), et je ne parle même pas de Koweit City, Haifa, Mossoul, voire Astrakhan comme certains le rêvent parfois....
C'est un sujet sur lequel je "planche" depuis plus de 15 ans (stats, cartes, diagrammes... les données italiennes, rarement exploitées se révèlent primordiales pour comprendre), d'où le simple sentiment exprimé tout à l'heure.... Je ne cherche pas à imposer quoi que ce soit, mais seulement à donner un peu d'éléments à la réflexion de chacun, étant entendu que je suis loin d'avoir fait le tour d'une question complexe et protéiforme (vous ne vous y attendiez pas à celle-là hein ? ).
Désolé d'avoir été un peu long, mais vous savez, la passion, ça ne se modère pas....
CM
#75
Oui, les Allemands sont allés en Irak, mais pas longtemps. Ils ont pris une branlée par les British et sont repartis la queue entre les jambes en abandonnant une partie de leur matériel à Mossoul.
Les Italiens aussi, mais ils sont repartis plus vite ! Je ne suis pas sûr qu'ils aient tenu une semaine (de mémoire).
Les Italiens aussi, mais ils sont repartis plus vite ! Je ne suis pas sûr qu'ils aient tenu une semaine (de mémoire).