Qu'est ce qu'un ouvrage historique ?
The battle of france then and now ?
2 TAF ?
La Méditerranée au temps de Philippe II, de Fernand Braudel (demande à El Doctor)! :laugh:
Quels sont les critères pour qualifier un ouvrage d'historique, c'est pour ma culture perso.
La méthode de l'historien est régie par l'historiologie. Il y a divers courants, qui divergent sur certains points et convergent sur d'autres. Pour faire simple, un ouvrage historique s'inscrit dans une démarche historiologique identifiable et, au mieux, expliquée au lecteur.
On essaie, en Histoire, de s'accrocher à des fondamentaux absolus qui permettent de différencier la démarche de l'historien de celle d'autres métiers en quête d'informations et de véritées constituées (journalisme par exemple, au sens noble du terme).
Parmi ces fondamentaux: l'historien a besoin de recul. Il a besoin de confronter les témoignages des uns et des autres tels que recueillis peu après les faits, puis longtemps après les faits. Il a besoin d'éléments objectifs aussi nombreux que possible (ce qu'empêchent le condef et le délai incompressible précédant l'ouverture des archives). Pour le cas qui nous intéresse, l'historien fera bon usage du bouquin dont nous parlons aujourd'hui!
Un ouvrage historique est dépassionné, bâti sur la base d'éléments objectifs le plus complets possibles et n'est idéalement pas rédigé par un contemporain des faits, qui plus est proche affectivement et géographiquement des évènements étudiés.
Un ouvrage historique sur le conflit des Falklands devra impérativement s'appuyer sur d'autres travaux historiques détaillant la mutation du statut mondial de la Grande Bretagne après la 2e GM d'une part, et d'autre part les origines et les tenants et aboutissants de la condition de l'Argentine sous le régime de la junte. Aujourd'hui, l'historien commence à peine à avoir un peu de visi concernant la GB, ce qu'il faut pour un travail sérieux. Pour l'Argentine, des procès sont en cours, des passions sont encore déchaînées, des infos étouffées sous les scellés officiels. Ce n'est pas l'heure, voilà tout. Elle viendra.
Pour finir: à mes yeux, ce Ciel de Guerre n'est pas un document historique. C'est toutefois un excellent document, un incontournable! Quand je dis "pas historique", je ne dis pas "pas bon". Ce que j'en pense, c'est qu'on ne doit pas s'indigner de trouver des traces de partialité. Le contraire n'est pas encore possible! Les tenants des gentils Anglais ont un point commun avec ceux des gentils Argentins: ils sont sincères et n'ont pas toutes les billes en main! L'Histoire, la vraie, débusque rarement des gentils et des méchants (même si ça arrive parfois)!
C'est horrible, mais l'historien a besoin que le sang soit bien sec...