Retour de mission, pilote DCS
Publié : ven. avr. 08, 2016 11:35 am
Vendredi,
Tarmac de l'aéroport militaire de Tbilissi, le parking est anormalement plein ici alors qu'habituellement on y entrepose la petite force aérienne géorgienne, dont les 4 uniques exemplaires en état de vol du Su25T.
Ce soir c'est aux cotés de F-15C et de A-10C que nous allons prendre les airs, opération simple : soutenir notre convoi qui va tenter une percée en Ossétie du Sud.
Les mécanos sont sympa, et nous ont démarré l'avion, même si j'entends déjà les pilotes ricains pester à la découverte de cette surprise, moi ça ne me dérange gère.
Mon numéro 2 est un petit jeune, première fois qu'il est sous mon aile, je préfère surveiller ses premières évolutions pour avoir une idée de son niveau avant de me mettre en lead.
Décollage derrière mon numéro 2 donc, décollage qui semble durer une éternité, il faut dire que nos avions sont chargés ras-la-gueule de carburant, de roquettes, missiles et obus. Mais dépassés les 300km/h j'arrive à arracher la roulette de nez de mon avion, le reste ne tardant pas à suivre.
Rentrée du train, prise de vitesse, rentrée des volets, mon numéro 2 est encore dans l'axe, j'en profite pour nous faire dégager au cap. Avec 100km de nav au nord et un axe de décollage au sud, plus tôt on tourne et plus tôt on est sur zone !
La route est longue, mais mon 2 a l'air de connaitre un peu sa machine, j'en profite pour me mettre à sa hauteur puis le dépasse lentement pour adopter notre formation de comb....
Mes pensés sont happées par une sinistre masse noire qui vient de passer juste entre nos deux avions, je resserre ma prise sur mon manche et plisse les yeux comme pour m'adapter au soleil trop intense qui me cache cette silhouette. Après quelque seconde, je suis rassuré de découvrir que ce n'est qu'un A-10C qui se joue de notre "lenteur" exceptionnel. Il faut avouer que nous manquons de pep's et que je souhaite à tout prix atteindre les 5000m pour éviter les soucis.
Nous arrivons sur zone, les hélicos sont déjà en train de faire le travail, et je décide que les A-10C sont mieux placés que nous (avec leur optique tout secteur) pour scanner la zone. Nous attendrons d'avoir des objectifs clairement visibles pour attaquer.
Coté menace, c'est pas la joie, mon détecteur de menace est complétement inadapté à la présence importante de système radar, ça crie de partout, je décide de ne prêter attention qu'à une alerte d'accroche ou de tir, sinon je vais passer la soirée dessus.
Au bout de quelques minutes à tourner en rond nous identifions que le poste frontière le plus à l'est est toujours en opération et commence à mettre en danger nos hélicos. J'autorise mon numéro 2 à faire une passe.
Je reste en visu, sa passe est soignée, je crois voire un impact au but et plutôt que de me concentrer sur son dégagement, je regarde la cible au sol pour BDA. Soudain mon regard est attiré par une fumée blanche qui passe juste à coté de la cible, puis une seconde.
"Départ missile, départ missile, matt, flaire et remonte !"
Les missiles partent dans les fairs, tout se passe bien, il a eu chaud.
Les A-10C s'occupent alors de trouver activement la menace et la détruisent, celle-ci était planquée dans un stade, et avec toute la parcimonie américaine, ils ont détruit le stade (... on est jamais trop prudent).
Maintenant que la menace est traitée, j'ai l'occasion de faire usage de mes armes, une passe roquette (S-13) qui ne donnera rien de bien folichon.
Les passes s’enchainent un peu quand notre avion radar se réveille : "Bandit, 030, 60, hot, force 2".
Notre unique F-15C annonce qu'il va dessus. Un F-15C contre deux Mig23 ça semble gagné d'avance.
Mais au bout de quelque minutes le silence du F-15 me laisse songeur, mes appels radio restent sourds, et mon SPO m'annonce qu'un radar air vient droit sur ma pomme ... ça se complique.
Je décide de passer A/A, j'arme mes R-73 et fait face à la menace, que je ne vois pas ! Le SPO est presque plein, quand soudain une alerte tir s'annonce et ne dure que quelques instants. Le temps de lancer une séance de flairs, j'entends un choc violent. Je comprends immédiatement que j'ai pris un missile, n'y une n'y deux, j’enclenche une séquence de flairs plus agressive et pars en demi tonneau, tire sur le manche et plonge dans les montages !
Je prends beaucoup de vitesse et j'ai du mal à redresser, les commandes sont archi dures. QUEL CON ! J'ai oublié de larguer mon armement A/S. Avec une évasive aussi violente j'ai de la chance d'avoir encore mes ailes, mais je vais droit au casse pipe !
Je largue mon armement, ne gardant que mes R-73 et mes brouilleurs. Un coup rapide sur le SPO .. j'ai toujours un contact air aux fesses, mais qui me semble plus loin. Autant l'affronter de face , demi tour, plein gaz et on grimpe. J'ai l'impression d'avoir troqué mon camion à bombe contre une fusée. Le gain de poids est appréciable.
Seconde alerte de tir, immédiatement suivi d'un impact, ces types tirent à bout portant, mais cette fois si je manœuvre pour ne pas plonger, et je surprends le Mig23 me passer devant, tout en ouvrant sa voilure. Je me cale derrière et pousse à fond mes moteurs, l'autodirecteur du R-73 m'informe qu'il est accroché, je m’apprête à annoncer que j'ai un Mig23 au merge, quand celui-ci fait usage de ses missiles !
"Leader Frog à tous, le 23 tir sur quelqu'un gaffe au missile ! Je le fox ! Fox-2 Fox-2" et décoche mes deux R-73 sur lui en priant pour que tout ça finisse dans son moteur et non dans celui du copain qui se fait tirer dessus.
Le 23 flairs, mais mes deux missiles gardent leur trajectoire caractéristique de poursuite, et ne tardent pas à impacter, coup sur coup.
"Splash one, Frog Leader".
C'est à ce moment là que je réalise que le F-15C m'a annoncé le splash du second 23. Ouufs c'est fini !
Je sors de là sans un poil au sec, et avec une banane à la place de la bouche : Je viens de sortir victorieux (et surtout entier) d'un face à face avec deux Mig23, qui m'ont chacun envoyé (et impacté) un R-60, j'ai même réussis à prendre ma revanche sur l'un d'eux. J'aime mon avion !
La fin de la mission n'a plus rien d'intense pour moi, avec juste mon canon, je sers juste à faire quelque show of force au dessus des forces adverses. J'ai bien tiré quelques coups de canon, mais sans grande efficacité, je n'ai pas le 30mm des A-10C.
Mon fuel baisse et j’atteins la quantité que je m'étais fixé pour renter tranquillement, je laisse mon numéro 2, qui a été un peu plus mesuré sur sa conso, et je file à la base.
Arrivé au break, je pose sans problème, et suis suivi quelques instants plus tard par les ricains.
Ce fut une belle mission.
Tarmac de l'aéroport militaire de Tbilissi, le parking est anormalement plein ici alors qu'habituellement on y entrepose la petite force aérienne géorgienne, dont les 4 uniques exemplaires en état de vol du Su25T.
Ce soir c'est aux cotés de F-15C et de A-10C que nous allons prendre les airs, opération simple : soutenir notre convoi qui va tenter une percée en Ossétie du Sud.
Les mécanos sont sympa, et nous ont démarré l'avion, même si j'entends déjà les pilotes ricains pester à la découverte de cette surprise, moi ça ne me dérange gère.
Mon numéro 2 est un petit jeune, première fois qu'il est sous mon aile, je préfère surveiller ses premières évolutions pour avoir une idée de son niveau avant de me mettre en lead.
Décollage derrière mon numéro 2 donc, décollage qui semble durer une éternité, il faut dire que nos avions sont chargés ras-la-gueule de carburant, de roquettes, missiles et obus. Mais dépassés les 300km/h j'arrive à arracher la roulette de nez de mon avion, le reste ne tardant pas à suivre.
Rentrée du train, prise de vitesse, rentrée des volets, mon numéro 2 est encore dans l'axe, j'en profite pour nous faire dégager au cap. Avec 100km de nav au nord et un axe de décollage au sud, plus tôt on tourne et plus tôt on est sur zone !
La route est longue, mais mon 2 a l'air de connaitre un peu sa machine, j'en profite pour me mettre à sa hauteur puis le dépasse lentement pour adopter notre formation de comb....
Mes pensés sont happées par une sinistre masse noire qui vient de passer juste entre nos deux avions, je resserre ma prise sur mon manche et plisse les yeux comme pour m'adapter au soleil trop intense qui me cache cette silhouette. Après quelque seconde, je suis rassuré de découvrir que ce n'est qu'un A-10C qui se joue de notre "lenteur" exceptionnel. Il faut avouer que nous manquons de pep's et que je souhaite à tout prix atteindre les 5000m pour éviter les soucis.
Nous arrivons sur zone, les hélicos sont déjà en train de faire le travail, et je décide que les A-10C sont mieux placés que nous (avec leur optique tout secteur) pour scanner la zone. Nous attendrons d'avoir des objectifs clairement visibles pour attaquer.
Coté menace, c'est pas la joie, mon détecteur de menace est complétement inadapté à la présence importante de système radar, ça crie de partout, je décide de ne prêter attention qu'à une alerte d'accroche ou de tir, sinon je vais passer la soirée dessus.
Au bout de quelques minutes à tourner en rond nous identifions que le poste frontière le plus à l'est est toujours en opération et commence à mettre en danger nos hélicos. J'autorise mon numéro 2 à faire une passe.
Je reste en visu, sa passe est soignée, je crois voire un impact au but et plutôt que de me concentrer sur son dégagement, je regarde la cible au sol pour BDA. Soudain mon regard est attiré par une fumée blanche qui passe juste à coté de la cible, puis une seconde.
"Départ missile, départ missile, matt, flaire et remonte !"
Les missiles partent dans les fairs, tout se passe bien, il a eu chaud.
Les A-10C s'occupent alors de trouver activement la menace et la détruisent, celle-ci était planquée dans un stade, et avec toute la parcimonie américaine, ils ont détruit le stade (... on est jamais trop prudent).
Maintenant que la menace est traitée, j'ai l'occasion de faire usage de mes armes, une passe roquette (S-13) qui ne donnera rien de bien folichon.
Les passes s’enchainent un peu quand notre avion radar se réveille : "Bandit, 030, 60, hot, force 2".
Notre unique F-15C annonce qu'il va dessus. Un F-15C contre deux Mig23 ça semble gagné d'avance.
Mais au bout de quelque minutes le silence du F-15 me laisse songeur, mes appels radio restent sourds, et mon SPO m'annonce qu'un radar air vient droit sur ma pomme ... ça se complique.
Je décide de passer A/A, j'arme mes R-73 et fait face à la menace, que je ne vois pas ! Le SPO est presque plein, quand soudain une alerte tir s'annonce et ne dure que quelques instants. Le temps de lancer une séance de flairs, j'entends un choc violent. Je comprends immédiatement que j'ai pris un missile, n'y une n'y deux, j’enclenche une séquence de flairs plus agressive et pars en demi tonneau, tire sur le manche et plonge dans les montages !
Je prends beaucoup de vitesse et j'ai du mal à redresser, les commandes sont archi dures. QUEL CON ! J'ai oublié de larguer mon armement A/S. Avec une évasive aussi violente j'ai de la chance d'avoir encore mes ailes, mais je vais droit au casse pipe !
Je largue mon armement, ne gardant que mes R-73 et mes brouilleurs. Un coup rapide sur le SPO .. j'ai toujours un contact air aux fesses, mais qui me semble plus loin. Autant l'affronter de face , demi tour, plein gaz et on grimpe. J'ai l'impression d'avoir troqué mon camion à bombe contre une fusée. Le gain de poids est appréciable.
Seconde alerte de tir, immédiatement suivi d'un impact, ces types tirent à bout portant, mais cette fois si je manœuvre pour ne pas plonger, et je surprends le Mig23 me passer devant, tout en ouvrant sa voilure. Je me cale derrière et pousse à fond mes moteurs, l'autodirecteur du R-73 m'informe qu'il est accroché, je m’apprête à annoncer que j'ai un Mig23 au merge, quand celui-ci fait usage de ses missiles !
"Leader Frog à tous, le 23 tir sur quelqu'un gaffe au missile ! Je le fox ! Fox-2 Fox-2" et décoche mes deux R-73 sur lui en priant pour que tout ça finisse dans son moteur et non dans celui du copain qui se fait tirer dessus.
Le 23 flairs, mais mes deux missiles gardent leur trajectoire caractéristique de poursuite, et ne tardent pas à impacter, coup sur coup.
"Splash one, Frog Leader".
C'est à ce moment là que je réalise que le F-15C m'a annoncé le splash du second 23. Ouufs c'est fini !
Je sors de là sans un poil au sec, et avec une banane à la place de la bouche : Je viens de sortir victorieux (et surtout entier) d'un face à face avec deux Mig23, qui m'ont chacun envoyé (et impacté) un R-60, j'ai même réussis à prendre ma revanche sur l'un d'eux. J'aime mon avion !
La fin de la mission n'a plus rien d'intense pour moi, avec juste mon canon, je sers juste à faire quelque show of force au dessus des forces adverses. J'ai bien tiré quelques coups de canon, mais sans grande efficacité, je n'ai pas le 30mm des A-10C.
Mon fuel baisse et j’atteins la quantité que je m'étais fixé pour renter tranquillement, je laisse mon numéro 2, qui a été un peu plus mesuré sur sa conso, et je file à la base.
Arrivé au break, je pose sans problème, et suis suivi quelques instants plus tard par les ricains.
Ce fut une belle mission.
