Une mission sur l'Oder un jour d'Avril 45
Publié : mar. avr. 09, 2013 8:50 pm
16 avril 1945
le réveil fut des plus brutal ce jour, à 04h30 du matin, des P47 ont fait un passage sur notre terrain et c'est avec la douce mélodie de la Flak, rugissement des moteurs et des .50 que nous avons vu naître cette nouvelle journée de printemps...
Couché dans une tranché, je regarde le ciel, forte couverture nuageuse avec un plafond qui doit pas être plus haut que 1500m, c'est une bonne journée pour nous, au moins, on pourra se cacher quelque part en cas de coup dur.
Quand la fin d'alerte fut donnée, je me suis précipité vers mon avion pour constaté les dégâts... intacte... pas une griffe.
Il est vrai que nos mécanos ont bien bossé pour les camouflé dans la lisière bordant le terrain en regardant autour de moi, je ne constate en fait qu'une colonne de fumée provoqué par un Ju-52 de liaison, surement celui de 03h00 que les équipes au sol n'ont pas eu le temps de camoufler...
Je vois soudainement arriver eider qui lui aussi vient au nouvelles pour les avions,
il me passe à coté sans même me regarder, les derniers jours ont été très durs pour lui, de son escadrille d'origine, il est depuis hier le dernier survivant.
Je le regarde avec curiosité pendant qu'il inspecte son avion, lui aussi n'a pas une griffe, j'ai du mal à lire l'expression sur son visage, il a l'air presque énervé que son avion n'ai rien, j'ai un sale pré-sentiment... lui aussi peut être...
En repassant devant moi, je le salue et lui annonce que tous les avions du Schwarm sont en parfait état et que je vais mettre au travail les mécanos pour placer les racks à bombe et les armer.
Tjs pas un regard ou une réaction...
Après avoir donné les instructions aux mécanos, je me dirige vers le mess pour prendre mon déjeuné, en entrant dans la pièce, je suis de suite frappé par le calme qui y règne, tous les regards sont vides, les gestes se font comme au ralenti... je me dirige vers notre vaguemestre et lui demande qui est mort.
- "L'Allemagne..." la radio vient d'annoncer les nouvelles, la propagande peut tromper le peuple, mais pas nous...
Je mange mes œufs en silence, je regarde tous les visages de mes camarades, beaucoup viennent d'autres Geschwader et je ne les connais pas ou très peu je remarque qu'il y a 2 catégories de pilote assis ici, les anciens moustachus tous Hauptman au minimum et... les nouveaux... avec leurs vestes encore neuves et leurs jolies casquettes sortant du magasin d'appro.
Les uns silencieux car incertain d'être de retour ce soir et les autres... déçus et honteux que l'Allemagne en soit arrivé à ce point. Presque un choc des cultures...
Soudain Eider se lève j'en vois certain sursauté au bruit de sa chaise... "Briefing sous la tente PC dans 30 minutes!!!"
Je termine mon pain et mon café et me dirige vers la tente. Sans un mot les pilotes désignés s'assoient et préparent leurs cartes pour prendre note du plan de vol et des diverses instructions, Eider rentre dans la tente, la jeune élite se lève au garde vous... assis je les regarde amusé que doivent t'ils penser de nous??? M’en cogne, ce soir, les 3/4 d'entre eux ne penseront plus à rien... plus jamais...
Eider nous donne les places en vol, je suis son ailier, Ice un amis du temps de la JG27 en Libye sera n°4 un des nouveaux pilotes sera n°3, Crickey un autre ancien de la Libye sera le Leader de notre groupe de protection, peut être que je rentrerais ce soir alors.
On va devoir aller détruire des ponts flottants sur l'Oder dans le but de ralentir le renforcement des forces russe qui attaquent une colline fortifiée qui protège Berlin dans un bled appelé SEELOW, hormis le fait que c'est un plan intelligent, je ne peux que me dire que ça ne va servir à rien à si petite échelle, même si nos 4 bombes tapent, çà ne va les ralentir que 2-3h de temps de remettre un autre pont à l'eau, je me garde bien d'exprimer mes pensées à ce sujet...
Bla Bla habituel sur la chasse ennemie omniprésente, la DCA, nouveauté du jour: ne plus passer au dessus ou près de Berlin, les artilleurs sur place ayant reçus la consigne de tirer sur tout ce qui vol... charmant!!
Cap de retour base... Bla bla..
Eider voyant que je suis en train de rêvasser m'interpelle;
- "Hauptman Fuchs, sur quelle base sommes nous et quel est le cap retour depuis l'objectif???"
- Ohhhh je n'en sais fichtre rien Herr Mayor en 10 jours, ça fait bien le 10ème terrain que nous fréquentons... tout ce que je sais c'est que si la maison de mes parents était encore debout, je pourrais prendre un vélo et rentrer manger chez moi tous les soirs...
un silence puis, un éclat de rire générale! Je vois bien qu'Eider à envie d'exploser, mais devant ce brusque changement d'attitude des pilotes, il se résigne à passer l'éponge sur mon insolence.
12h00 sanglé dans mon avion, je fais les derniers contrôles, mon mécano me fait signe que je peux mettre en route, un petit raté puis mon moteur se lance je branche mon casque et là, j'entends les autres pilotes sur la fréquence rendre compte au contrôle qu'ils sont prêt à rouler vers la piste.
Depuis que le ciel est aux alliés et à cause des nombreuses attaques à basse altitude des chasseurs bombardiers russes ou US, le contrôle se renseigne presque constamment auprès des équipe de la protection d'aérodromes et des guetteurs avant d'autoriser les avions à quitter leurs couverts. Finalement le Go est donné et Eider nous donne ses consignes pour le roulage.
Après un décollage à la queue leu leu on se regroupe juste sous la couche et on prend ensuite le plan de vol annoncé qui nous fait faire une boucle par le sud de Berlin.
Eider est nerveux, ça se voit à ça façon de piloter, il se trompe d'ailleurs plusieurs fois en donnant des caps de sortie de virage erronés.
De sa gauche, je le vois dans son habitacle il regarde sans arrêt autours de lui...
il a peur... moi aussi j'ai peur...
"Cible dans 30 secondes!!!! On s'aligne"
Je contemplais le ciel et les nuages au dessus de moi, la magie du vol continue malgré la situation à faire effet sur moi. Brusque retour à la réalité.
En formation d'attaque derrière Eider, je contrôle que ma bombe est bien armée sur le panneau de commande, pas question de faire une seconde passe, les russes nous attendent.
Dans la radio, ça commence a s'affoler, un pilote des D9 à vu des avions lui passer dessous, je me dit que si c'est dessous, c'est pas grave surtout lancé à pleine vitesse comme nous le sommes!
Eider devant moi dérive en descendant de plus en plus en dessous de l'altitude minimum qu'il avait lui même fixé au briefing, je l'appel à la radio pour lui signaler qu'il n'est plus aligné, il me répond qqch que je ne comprends pas mais continue à dévier et descendre encore... on est trop bas!!!!!!! je remonte et m'aligne sur la cible désignée, du coin de l'œil je vois Eider redresser au dernier moment pour lâcher sa bombe mais trop tard, il n'est pas bien placé et... il ne largue pas... il as un souci ou il veut refaire une passe, si c'est le cas, ça sera sans moi, je ne fais pas partie des candidats au suicide...
Les premières traceuses russes commence à m'encadrer, instinctivement, je rentre la tête dans les épaules et me tasse au maximum pour être protégé par ma plaque de blindage, ça ne sert à rien, mais je n’arrive pas a faire autrement.
Bombe larguée je ne regarde pas le résultat, de toute façon pour ce que ça va changer...
La DCA se réveille pour de bon ce coup ci, je plonge au ras du sol pour ne pas perdre Eider sinon il sera seul...
Dieu que ça passe prêt, je ne cesse de me dire: "on est trop bas, on est trop bas, ça va taper, ça va taper, ça va taper, ça va taper..." je hais la DCA!!!!!!!!!!!!!!!!
J'ai rejoint Eider qui vol devant moi à 350m faut qu'on soit ensemble après le passage de crête si la chasse nous tombe dessus!
J’entends Eider donner un cap de sortie à la radio: "Anton au 260!!" ce furent ces derniers mots, à 300m devant moi, son avion touché de plein fouet par un obus tombe en une pluie de débris incandescents sur la pleine juste au dessus de nos premières lignes, j'ai la gorge sèche, je passe en trombe au-dessus de nos positions, je suis tellement bas, que je vois des soldats nous faire signe ! j’arrive par dieu sait quelle miracle à passer la crête fortifiée, soudain, le silence, plus de DCA juste le ronronnement rassurant de mon BMW 801F j'entend dans la radio que ça se bat chez les D9 du groupe de protection, Crickey semble avoir du mal à garder ses jeunes pilotes avec lui, l'engagement est à 1500m apparemment.
Je suis trop bas pour y aller maintenant et la situation est trop confuse, je risque de me retrouver moi même engagé si je fonce tête baissée.
Un rapide coup d'œil en arrière, je vois Anton 3 et 4 loin sur mon arrière droit, ils sont aussi au ras du sol, j'annonce ma nav et continue plein pot pour sortir de ce nid de guêpes...
Après seulement 3 minutes à pleins gaz, je me retrouve au dessus de notre base de départ... l'ennemi me semble soudain si proche.
Je commence à remonter en virant à gauche, le reste des Anton arrivent, le 4 fume, je lui signale et lui dis de rentrer mais à ce moment, 3 avions gris surement des Yaks nous arrivent dessus, ils nous ont certainement suivi depuis les ponts… ma décision de ne pas faire demi tour tout de suite nous a sans doute sauvé la vie... pour le moment...
Le premier Yak arrive sur Anton 3 ! Avec Ice qui a son avion endommagé, je suis le plus anciens pilote de nous 3 en état, j’Ordonne le break, Anton 3 fait une baïonnette avec son bandit au trousse au moment ou je croise à une vitesse fulgurante les 2 autres Yak !
Ce ne sont plus les modèles poussifs de 1941, ceux-ci sont redoutable si on joue trop avec eux surtout aussi bas et à nombre égale.
Je vois déjà les premières rafales des russe, Ice ne semble pas les intéresser, tant mieux pour lui !!
Je renverse mon virage et me place en poursuite du Yak qui collent n°3 à ce moment, je me rends compte qu’ils ne sont pas 3 mais 4, c’est très mal engagé, on se retrouve sans Ice à 2 contre 4 et les D9 qui ne sont pas là…
Je passe comme une balle devant le 4eme russe qui ne m’a pas vu et qui est en perte d’énergie, au moment où j’arrive en position de tir sur un des Yak qui le poursuivent, n°3 reverse et plonge à gauche suivi par 2 Yak sur les 4, il faut prendre une décision ! si je plonge avec, les deux autres vont grimper et nous coiffer ! Tant pis, 5 secondes, je suis en position derriere le second des 2 Rouge qui n'ont pas plongés, courte rafale, il est fini, un lourd panache noir s’échappe de ses entrailles, il ne rentrera pas chez lui ! je replonge pour récupérer n°3 qui est encadré de près par ses 2 russes il décide alors d’aller se jeter dans la DCA de l’aérodrome, les russes break, visiblement, ce ne sont pas des jeunes pilotes, ils connaissent nos artilleurs !
Les 2 yak prennent vers l’ouest et rejoignent leurs ailiers dont celui que j'ai déjà touché et qui vomit une fumée noir de plus en plus épaisse, me voyant arriver derrière yeux, ils break mais emporté par leur vitesse, ils ne savent pas serrer asse leur virages et j’arrive très vite à porté du dernier, il bouge bien le bougre, je tir 2-3 rafales mal ajustées mais la 4eme lui hache l’aile gauche, je le voit partir violemment dans une vrille qu’il ne rattrapera pas.
Au même moment je vois une explosion au dessus de notre terrain, ma première victime venait d’exploser, peut être touché par notre DCA…
Au dessus du terrain, c’est l’enfer, je vois au dessous de moi un chassé croisé de plusieurs avions au ras du sol, je n’arrive pas à les compter, visiblement des D9 sont ici et ont ramené avec eux des Yak et des La7 au nez rouge.
Ce qui m’inquiète, c’est les 2 derniers Yak eux sont à mon altitude et représentent à eu 2 la plus grosse menace sur la zone, je balance mon avion dans tous les sens me tordant le coup pour les trouver, à chaque moment ils peuvent sortir d’un nuage.
Ice viens de se poser sur le ventre à coté du terrain, au moins il s’en est sortit, c’est très bien !
Mon n°3 lui est en maraude aussi au-dessus du terrain et je le vois partir en chasse de 2 russes qui fuient dans les nuages accompagné d’un D9, mais où sont passé ces fichus Yaks ???
Finalement je décide de rejoindre le combats plus bas en en passant sous les nuages, je tombe sur un Yak endommagé, 2 rafales, il a un soubresaut, fait une glissade et au moment ou je m’apprête à fondre à nouveau sur lui, je voit un parachute s’ouvrir, il a sauté 3-4km dans la lisière au NE du terrain, nos troupes vont rapidement lui mettre la main dessus, peut être qu’il n’aurait pas du sauter en fin de compte….
Je remonte au dessus des nuages et là, aussi rapidement qu’ils étaient apparu, tous les avions disparurent, le ciel était désespérément vide autour de moi pourtant, j’entendais à la radio, ca continuait à se battre mais où ???
Je décide de retourner au dessus du terrain pour couvrir le retour des nôtres ou d’aller en aider u en difficulté si besoin en était.
Après quelques minutes d’attente, je commence à recevoir des demandes de pilotes perdu qui ne trouvent plus le terrain, je les guides au mieux et couvre l’atterrissage de 3 avions avant de moi-même décider de me poser et d’ainsi arrêter de m’exposer à un éventuel raid de chasseur bombardier contre lequel je ne pourrais de toute façon rien faire…
Triste journée, en 50 minutes, nous avons perdu 2 pilotes irremplaçables, le messe est silencieux, au loin on entend les barrages d’artillerie qui grondent, accoudé à une petite table, Crickey et moi écrivons les lettres pour les familles de nos disparus…
compte rendu d'une mission de campagne joué au III/JG52 en 2008
le réveil fut des plus brutal ce jour, à 04h30 du matin, des P47 ont fait un passage sur notre terrain et c'est avec la douce mélodie de la Flak, rugissement des moteurs et des .50 que nous avons vu naître cette nouvelle journée de printemps...
Couché dans une tranché, je regarde le ciel, forte couverture nuageuse avec un plafond qui doit pas être plus haut que 1500m, c'est une bonne journée pour nous, au moins, on pourra se cacher quelque part en cas de coup dur.
Quand la fin d'alerte fut donnée, je me suis précipité vers mon avion pour constaté les dégâts... intacte... pas une griffe.
Il est vrai que nos mécanos ont bien bossé pour les camouflé dans la lisière bordant le terrain en regardant autour de moi, je ne constate en fait qu'une colonne de fumée provoqué par un Ju-52 de liaison, surement celui de 03h00 que les équipes au sol n'ont pas eu le temps de camoufler...
Je vois soudainement arriver eider qui lui aussi vient au nouvelles pour les avions,
il me passe à coté sans même me regarder, les derniers jours ont été très durs pour lui, de son escadrille d'origine, il est depuis hier le dernier survivant.
Je le regarde avec curiosité pendant qu'il inspecte son avion, lui aussi n'a pas une griffe, j'ai du mal à lire l'expression sur son visage, il a l'air presque énervé que son avion n'ai rien, j'ai un sale pré-sentiment... lui aussi peut être...
En repassant devant moi, je le salue et lui annonce que tous les avions du Schwarm sont en parfait état et que je vais mettre au travail les mécanos pour placer les racks à bombe et les armer.
Tjs pas un regard ou une réaction...
Après avoir donné les instructions aux mécanos, je me dirige vers le mess pour prendre mon déjeuné, en entrant dans la pièce, je suis de suite frappé par le calme qui y règne, tous les regards sont vides, les gestes se font comme au ralenti... je me dirige vers notre vaguemestre et lui demande qui est mort.
- "L'Allemagne..." la radio vient d'annoncer les nouvelles, la propagande peut tromper le peuple, mais pas nous...
Je mange mes œufs en silence, je regarde tous les visages de mes camarades, beaucoup viennent d'autres Geschwader et je ne les connais pas ou très peu je remarque qu'il y a 2 catégories de pilote assis ici, les anciens moustachus tous Hauptman au minimum et... les nouveaux... avec leurs vestes encore neuves et leurs jolies casquettes sortant du magasin d'appro.
Les uns silencieux car incertain d'être de retour ce soir et les autres... déçus et honteux que l'Allemagne en soit arrivé à ce point. Presque un choc des cultures...
Soudain Eider se lève j'en vois certain sursauté au bruit de sa chaise... "Briefing sous la tente PC dans 30 minutes!!!"
Je termine mon pain et mon café et me dirige vers la tente. Sans un mot les pilotes désignés s'assoient et préparent leurs cartes pour prendre note du plan de vol et des diverses instructions, Eider rentre dans la tente, la jeune élite se lève au garde vous... assis je les regarde amusé que doivent t'ils penser de nous??? M’en cogne, ce soir, les 3/4 d'entre eux ne penseront plus à rien... plus jamais...
Eider nous donne les places en vol, je suis son ailier, Ice un amis du temps de la JG27 en Libye sera n°4 un des nouveaux pilotes sera n°3, Crickey un autre ancien de la Libye sera le Leader de notre groupe de protection, peut être que je rentrerais ce soir alors.
On va devoir aller détruire des ponts flottants sur l'Oder dans le but de ralentir le renforcement des forces russe qui attaquent une colline fortifiée qui protège Berlin dans un bled appelé SEELOW, hormis le fait que c'est un plan intelligent, je ne peux que me dire que ça ne va servir à rien à si petite échelle, même si nos 4 bombes tapent, çà ne va les ralentir que 2-3h de temps de remettre un autre pont à l'eau, je me garde bien d'exprimer mes pensées à ce sujet...
Bla Bla habituel sur la chasse ennemie omniprésente, la DCA, nouveauté du jour: ne plus passer au dessus ou près de Berlin, les artilleurs sur place ayant reçus la consigne de tirer sur tout ce qui vol... charmant!!
Cap de retour base... Bla bla..
Eider voyant que je suis en train de rêvasser m'interpelle;
- "Hauptman Fuchs, sur quelle base sommes nous et quel est le cap retour depuis l'objectif???"
- Ohhhh je n'en sais fichtre rien Herr Mayor en 10 jours, ça fait bien le 10ème terrain que nous fréquentons... tout ce que je sais c'est que si la maison de mes parents était encore debout, je pourrais prendre un vélo et rentrer manger chez moi tous les soirs...
un silence puis, un éclat de rire générale! Je vois bien qu'Eider à envie d'exploser, mais devant ce brusque changement d'attitude des pilotes, il se résigne à passer l'éponge sur mon insolence.
12h00 sanglé dans mon avion, je fais les derniers contrôles, mon mécano me fait signe que je peux mettre en route, un petit raté puis mon moteur se lance je branche mon casque et là, j'entends les autres pilotes sur la fréquence rendre compte au contrôle qu'ils sont prêt à rouler vers la piste.
Depuis que le ciel est aux alliés et à cause des nombreuses attaques à basse altitude des chasseurs bombardiers russes ou US, le contrôle se renseigne presque constamment auprès des équipe de la protection d'aérodromes et des guetteurs avant d'autoriser les avions à quitter leurs couverts. Finalement le Go est donné et Eider nous donne ses consignes pour le roulage.
Après un décollage à la queue leu leu on se regroupe juste sous la couche et on prend ensuite le plan de vol annoncé qui nous fait faire une boucle par le sud de Berlin.
Eider est nerveux, ça se voit à ça façon de piloter, il se trompe d'ailleurs plusieurs fois en donnant des caps de sortie de virage erronés.
De sa gauche, je le vois dans son habitacle il regarde sans arrêt autours de lui...
il a peur... moi aussi j'ai peur...
"Cible dans 30 secondes!!!! On s'aligne"
Je contemplais le ciel et les nuages au dessus de moi, la magie du vol continue malgré la situation à faire effet sur moi. Brusque retour à la réalité.
En formation d'attaque derrière Eider, je contrôle que ma bombe est bien armée sur le panneau de commande, pas question de faire une seconde passe, les russes nous attendent.
Dans la radio, ça commence a s'affoler, un pilote des D9 à vu des avions lui passer dessous, je me dit que si c'est dessous, c'est pas grave surtout lancé à pleine vitesse comme nous le sommes!
Eider devant moi dérive en descendant de plus en plus en dessous de l'altitude minimum qu'il avait lui même fixé au briefing, je l'appel à la radio pour lui signaler qu'il n'est plus aligné, il me répond qqch que je ne comprends pas mais continue à dévier et descendre encore... on est trop bas!!!!!!! je remonte et m'aligne sur la cible désignée, du coin de l'œil je vois Eider redresser au dernier moment pour lâcher sa bombe mais trop tard, il n'est pas bien placé et... il ne largue pas... il as un souci ou il veut refaire une passe, si c'est le cas, ça sera sans moi, je ne fais pas partie des candidats au suicide...
Les premières traceuses russes commence à m'encadrer, instinctivement, je rentre la tête dans les épaules et me tasse au maximum pour être protégé par ma plaque de blindage, ça ne sert à rien, mais je n’arrive pas a faire autrement.
Bombe larguée je ne regarde pas le résultat, de toute façon pour ce que ça va changer...
La DCA se réveille pour de bon ce coup ci, je plonge au ras du sol pour ne pas perdre Eider sinon il sera seul...
Dieu que ça passe prêt, je ne cesse de me dire: "on est trop bas, on est trop bas, ça va taper, ça va taper, ça va taper, ça va taper..." je hais la DCA!!!!!!!!!!!!!!!!
J'ai rejoint Eider qui vol devant moi à 350m faut qu'on soit ensemble après le passage de crête si la chasse nous tombe dessus!
J’entends Eider donner un cap de sortie à la radio: "Anton au 260!!" ce furent ces derniers mots, à 300m devant moi, son avion touché de plein fouet par un obus tombe en une pluie de débris incandescents sur la pleine juste au dessus de nos premières lignes, j'ai la gorge sèche, je passe en trombe au-dessus de nos positions, je suis tellement bas, que je vois des soldats nous faire signe ! j’arrive par dieu sait quelle miracle à passer la crête fortifiée, soudain, le silence, plus de DCA juste le ronronnement rassurant de mon BMW 801F j'entend dans la radio que ça se bat chez les D9 du groupe de protection, Crickey semble avoir du mal à garder ses jeunes pilotes avec lui, l'engagement est à 1500m apparemment.
Je suis trop bas pour y aller maintenant et la situation est trop confuse, je risque de me retrouver moi même engagé si je fonce tête baissée.
Un rapide coup d'œil en arrière, je vois Anton 3 et 4 loin sur mon arrière droit, ils sont aussi au ras du sol, j'annonce ma nav et continue plein pot pour sortir de ce nid de guêpes...
Après seulement 3 minutes à pleins gaz, je me retrouve au dessus de notre base de départ... l'ennemi me semble soudain si proche.
Je commence à remonter en virant à gauche, le reste des Anton arrivent, le 4 fume, je lui signale et lui dis de rentrer mais à ce moment, 3 avions gris surement des Yaks nous arrivent dessus, ils nous ont certainement suivi depuis les ponts… ma décision de ne pas faire demi tour tout de suite nous a sans doute sauvé la vie... pour le moment...
Le premier Yak arrive sur Anton 3 ! Avec Ice qui a son avion endommagé, je suis le plus anciens pilote de nous 3 en état, j’Ordonne le break, Anton 3 fait une baïonnette avec son bandit au trousse au moment ou je croise à une vitesse fulgurante les 2 autres Yak !
Ce ne sont plus les modèles poussifs de 1941, ceux-ci sont redoutable si on joue trop avec eux surtout aussi bas et à nombre égale.
Je vois déjà les premières rafales des russe, Ice ne semble pas les intéresser, tant mieux pour lui !!
Je renverse mon virage et me place en poursuite du Yak qui collent n°3 à ce moment, je me rends compte qu’ils ne sont pas 3 mais 4, c’est très mal engagé, on se retrouve sans Ice à 2 contre 4 et les D9 qui ne sont pas là…
Je passe comme une balle devant le 4eme russe qui ne m’a pas vu et qui est en perte d’énergie, au moment où j’arrive en position de tir sur un des Yak qui le poursuivent, n°3 reverse et plonge à gauche suivi par 2 Yak sur les 4, il faut prendre une décision ! si je plonge avec, les deux autres vont grimper et nous coiffer ! Tant pis, 5 secondes, je suis en position derriere le second des 2 Rouge qui n'ont pas plongés, courte rafale, il est fini, un lourd panache noir s’échappe de ses entrailles, il ne rentrera pas chez lui ! je replonge pour récupérer n°3 qui est encadré de près par ses 2 russes il décide alors d’aller se jeter dans la DCA de l’aérodrome, les russes break, visiblement, ce ne sont pas des jeunes pilotes, ils connaissent nos artilleurs !
Les 2 yak prennent vers l’ouest et rejoignent leurs ailiers dont celui que j'ai déjà touché et qui vomit une fumée noir de plus en plus épaisse, me voyant arriver derrière yeux, ils break mais emporté par leur vitesse, ils ne savent pas serrer asse leur virages et j’arrive très vite à porté du dernier, il bouge bien le bougre, je tir 2-3 rafales mal ajustées mais la 4eme lui hache l’aile gauche, je le voit partir violemment dans une vrille qu’il ne rattrapera pas.
Au même moment je vois une explosion au dessus de notre terrain, ma première victime venait d’exploser, peut être touché par notre DCA…
Au dessus du terrain, c’est l’enfer, je vois au dessous de moi un chassé croisé de plusieurs avions au ras du sol, je n’arrive pas à les compter, visiblement des D9 sont ici et ont ramené avec eux des Yak et des La7 au nez rouge.
Ce qui m’inquiète, c’est les 2 derniers Yak eux sont à mon altitude et représentent à eu 2 la plus grosse menace sur la zone, je balance mon avion dans tous les sens me tordant le coup pour les trouver, à chaque moment ils peuvent sortir d’un nuage.
Ice viens de se poser sur le ventre à coté du terrain, au moins il s’en est sortit, c’est très bien !
Mon n°3 lui est en maraude aussi au-dessus du terrain et je le vois partir en chasse de 2 russes qui fuient dans les nuages accompagné d’un D9, mais où sont passé ces fichus Yaks ???
Finalement je décide de rejoindre le combats plus bas en en passant sous les nuages, je tombe sur un Yak endommagé, 2 rafales, il a un soubresaut, fait une glissade et au moment ou je m’apprête à fondre à nouveau sur lui, je voit un parachute s’ouvrir, il a sauté 3-4km dans la lisière au NE du terrain, nos troupes vont rapidement lui mettre la main dessus, peut être qu’il n’aurait pas du sauter en fin de compte….
Je remonte au dessus des nuages et là, aussi rapidement qu’ils étaient apparu, tous les avions disparurent, le ciel était désespérément vide autour de moi pourtant, j’entendais à la radio, ca continuait à se battre mais où ???
Je décide de retourner au dessus du terrain pour couvrir le retour des nôtres ou d’aller en aider u en difficulté si besoin en était.
Après quelques minutes d’attente, je commence à recevoir des demandes de pilotes perdu qui ne trouvent plus le terrain, je les guides au mieux et couvre l’atterrissage de 3 avions avant de moi-même décider de me poser et d’ainsi arrêter de m’exposer à un éventuel raid de chasseur bombardier contre lequel je ne pourrais de toute façon rien faire…
Triste journée, en 50 minutes, nous avons perdu 2 pilotes irremplaçables, le messe est silencieux, au loin on entend les barrages d’artillerie qui grondent, accoudé à une petite table, Crickey et moi écrivons les lettres pour les familles de nos disparus…
compte rendu d'une mission de campagne joué au III/JG52 en 2008