Civilian War Report
Publié : mer. mars 23, 2011 8:16 am
Bon, ben vous m'avez donné envie alors je raconte.
Moi je vole pas sur un jet, encore moins de combat mais je me bat avec ma modeste machine contre les éléments, les espaces aériens, les instructeurs, les contrôleurs, etc. Et puis fallait que ça sorte, vous êtes pas obligé de rester mais pour les autres, c'est gratuit.
UNE JOURNEE EN FLIGHT TRAINING.
Pour remettre les gens dans le contexte, je suis actuellement un programme intégré d'ATPL et là je suis aux states, à l'est de Phoenix pour apprendre à voler. Je termine presque ma phase VFR et je passe bientôt sur une autre machine, plus grosse, moins performante et sur laquelle on a collé deux gros écrans avec comme étiquette G1000 dessus. (Berk)
Comment commence ma journée ? Bah premièrement elle commence tôt. Pour être à peu près sûr de voler ici, faut que le sacro saint dispatch me planifie tôt le matin (comprenez, mes roues s'envole quand le soleil est officiellement levé).
Aru -> 6h30 demain. Eh merde, encore une.
Alors je dis pas hein, j'aime voler. Mais y'a un moment on profite plus. Quand on est tellement zombie que ça demande trois minutes de réflexion pour se souvenir comment marche un briquet et dans quel sens se fume une clope, moi je dis qu'ils poussent un peu.
Bref on est la veille de demain, et je dois commencer à préparer ma nav. Sortir les cartes, commencer par effacer ce qu'il y'a dessus (Il est où le déo ?) et on recommence, Falcon Field, Fountain Hills, et bla et bla et bla. Je finis avec une grosse dizaine de cercles reliés par des traits. (En plus j'ai paumé la balle de 7,62 que j'utilise pour faire des baux ronds) A coté j'y appose les "Doghouses" qu'on utilise pour noter nos timings, headings, et alti. Et qui restent désespérément vides. Je m'attaque maintenant à mes Nav logs. Points, Magnetic Courses, MSA, Fréquences, et... le copains qui rentrent avec des bières. Rha les gars je bosse là ! "Ouééé Aru fait pas ton rabat joie" "Mais je vole à 6h30 !" "Oh OK... Bon on va sur la terrasse" "Mrgnrmr"
Nav Logs donc, ça c'est fait. Euh tiens ? Je passerais pas par un truc "Restricted" ? Ouf non ça va, suffit que je contacte Luke AFB et ils devraient me laisser passer. Quelle heure il est là ? 23h30 ?! Bon, dodo. Ah non, je dois encore me raser, aller bombarder les chiottes, fumer la dernière, dire bonsoir aux potes...
Lendemain matin (3h30), pas rasé, rien dans le frigo. Ça commence bien tiens. Bon rafraichissage de tronche, mise de l'uniforme, tentative de trouver rapidement tout ce dont j'ai besoin pour le vol, et c'est parti. Ma grosse américaine démarre au quart de tour, et elle me fait bien plaisir dés le matin avec son ronronnement grincheux de 7,6 litres froid. Pensée immédiate : Pitié que Mike du dispatch soit de bonne humeur.
Arrivée à la FTO, personne. Evidemment, bon ben c'est pas le tout je vais choper ma météo moi. Y'a pas encore d'ATIS, les vents d'altitude datent de la veille et en plus les ordis rament à mort. Une fois les timings/ground speed/headings/toutcequiconcernelevent calculés je m'attaque à la difficile tâche de rendre Mike qui vient d'arriver de bonne humeur. "Mornin'" "Mornin', don't event think about checking in now, I just arrived" Génial. Une demi heure après j'ai calculé encore trois quatres trucs mais sans qu'on m'ait assigné un avion, ça va être dur de faire le reste. Enfin on me donne mon tail number "60S". Mon avion fétiche ça... Bon il sort de révision, il devrait être un peu plus sympa que d'habitude (pour info, un Diamond 20 sors TOUJOURS de révision, vu qu'il casse tout le temps). Mass&Balance, plan de vol, Compass Headings, ça c'est fait. Les infos aéroports sont triple checkées et mes performances établies. Pause clope.
Après quoi encore faut il trouver un instructeur ayant la gentillesse de bien vouloir me "sign off", en gros revoir ma nav, s'attarder sur des points inutiles (je caricature hein), me dire que j'ai oublié ça, et finalement me donner la signature qui me permet enfin d'aller chercher mes clés et de m'envoler vers des cieux sans soucis. Amen.
Je prend mes clés et Mike me lance un "You're LATE !" bien cinglant. Bah oui je sais m'enfin si tu m'avais donné un avion tout de suite... Bref, j'ai mes clés et je descend vers le Tarmac. Eh beh, il fait pas chaud. Moi qui pensais que l'Arizona c'était un four... Petit footing vers l'avion et une amie qui revient d'un vol de nuit toute heureuse, ça fait plaisir. "Bon vol" cordial, retour au business. Un copain plus chanceux que moi (arrivé plus tard, signed off plus tôt) commence paresseusement son preflight. Moi je m'y met vite, mais bien à fond. Sachant qui vole sur ces machines après moi, je préfère tout revérifier. Bon, il m'a l'air bien, on monte en selle et on ferme ce %£^`%¨* de canopy le plus vite possible, ça caille en chemise. Before Start flow, et ça commence, Seat Belts, Battery master, instruments, avionique, moteur, briefing... Checklist. Enfin viens le moment que j'apprécie particulièrement : le démarrage. Je maitrise bien la manoeuvre, rapidement et en douceur le moteur démarre et ronronne bien comme il faut. Check après démarrage et Radio call :
"Dispatch, 60S, Ramping Out !"
"60S you're late again ! Gimme your starting numbers"
"Blablabla" "Have a safe flight young man, take care"
"Thanks Mike !"
Ploploplo, clearance pour le taxi, 4R via Delta comme d'hab' et mon pote qui me fait des grands gestes voulant dire "attends, attends on part ensemble !" Ok. Je finis par taxier vers la piste et je check encore et encore mes instruments, tout va bien pour le moment.
Arrive le moment du "Run-Up". Nose gear straight, Parking Brake set, Mixture full rich, tempé check, ça tourne ! Et là PAF, Oil Pressure qui dégringole comme une pierre vers un zéro abyssal. Merde, qui est-ce que j'ai ENCORE offensé cette fois ? Bon ben pas le choix, retour au bercail avant de l'avoir quitté. Mon pote tout étonné qui finit par comprendre et qui râle lui aussi.
De retour en haut, je demande gentiment : "Y'a une autre machine que je pourrais prendre ?" "Young man, I got about 80 students to send in the air today, I need every single aircraft I got and as you have to go on a 4h+ flight, I can't give you anythin'". (A ce moment là je vous propose une petite ellipse narrative, Aru qui râle pendant 1/4 d'heure c'est pas forcément intéressant). Je finis par répondre un peu rageusement "Ouais ben ton avion, il est calé au hangar pour le reste de la journée" Mais je me calme bien vite, non seulement c'est pas la faute du vieux pilote qui sait tout plein de choses en face de moi. Mais en plus ça arrive à tout le monde...
Bon ben il reste plus qu'a aller chercher un café, rentrer, et ré effacer tout ce qu'il y'a sur ma carte. Oh ouais faut que je regarde l'horaire pour demain. Devinez quoi, 6h00 le soleil se lève plus tôt le Lundi.
Aru
PS : La prochaine fois je raconte un vol si ça vous à plu.
Moi je vole pas sur un jet, encore moins de combat mais je me bat avec ma modeste machine contre les éléments, les espaces aériens, les instructeurs, les contrôleurs, etc. Et puis fallait que ça sorte, vous êtes pas obligé de rester mais pour les autres, c'est gratuit.
UNE JOURNEE EN FLIGHT TRAINING.
Pour remettre les gens dans le contexte, je suis actuellement un programme intégré d'ATPL et là je suis aux states, à l'est de Phoenix pour apprendre à voler. Je termine presque ma phase VFR et je passe bientôt sur une autre machine, plus grosse, moins performante et sur laquelle on a collé deux gros écrans avec comme étiquette G1000 dessus. (Berk)
Comment commence ma journée ? Bah premièrement elle commence tôt. Pour être à peu près sûr de voler ici, faut que le sacro saint dispatch me planifie tôt le matin (comprenez, mes roues s'envole quand le soleil est officiellement levé).
Aru -> 6h30 demain. Eh merde, encore une.
Alors je dis pas hein, j'aime voler. Mais y'a un moment on profite plus. Quand on est tellement zombie que ça demande trois minutes de réflexion pour se souvenir comment marche un briquet et dans quel sens se fume une clope, moi je dis qu'ils poussent un peu.
Bref on est la veille de demain, et je dois commencer à préparer ma nav. Sortir les cartes, commencer par effacer ce qu'il y'a dessus (Il est où le déo ?) et on recommence, Falcon Field, Fountain Hills, et bla et bla et bla. Je finis avec une grosse dizaine de cercles reliés par des traits. (En plus j'ai paumé la balle de 7,62 que j'utilise pour faire des baux ronds) A coté j'y appose les "Doghouses" qu'on utilise pour noter nos timings, headings, et alti. Et qui restent désespérément vides. Je m'attaque maintenant à mes Nav logs. Points, Magnetic Courses, MSA, Fréquences, et... le copains qui rentrent avec des bières. Rha les gars je bosse là ! "Ouééé Aru fait pas ton rabat joie" "Mais je vole à 6h30 !" "Oh OK... Bon on va sur la terrasse" "Mrgnrmr"
Nav Logs donc, ça c'est fait. Euh tiens ? Je passerais pas par un truc "Restricted" ? Ouf non ça va, suffit que je contacte Luke AFB et ils devraient me laisser passer. Quelle heure il est là ? 23h30 ?! Bon, dodo. Ah non, je dois encore me raser, aller bombarder les chiottes, fumer la dernière, dire bonsoir aux potes...
Lendemain matin (3h30), pas rasé, rien dans le frigo. Ça commence bien tiens. Bon rafraichissage de tronche, mise de l'uniforme, tentative de trouver rapidement tout ce dont j'ai besoin pour le vol, et c'est parti. Ma grosse américaine démarre au quart de tour, et elle me fait bien plaisir dés le matin avec son ronronnement grincheux de 7,6 litres froid. Pensée immédiate : Pitié que Mike du dispatch soit de bonne humeur.
Arrivée à la FTO, personne. Evidemment, bon ben c'est pas le tout je vais choper ma météo moi. Y'a pas encore d'ATIS, les vents d'altitude datent de la veille et en plus les ordis rament à mort. Une fois les timings/ground speed/headings/toutcequiconcernelevent calculés je m'attaque à la difficile tâche de rendre Mike qui vient d'arriver de bonne humeur. "Mornin'" "Mornin', don't event think about checking in now, I just arrived" Génial. Une demi heure après j'ai calculé encore trois quatres trucs mais sans qu'on m'ait assigné un avion, ça va être dur de faire le reste. Enfin on me donne mon tail number "60S". Mon avion fétiche ça... Bon il sort de révision, il devrait être un peu plus sympa que d'habitude (pour info, un Diamond 20 sors TOUJOURS de révision, vu qu'il casse tout le temps). Mass&Balance, plan de vol, Compass Headings, ça c'est fait. Les infos aéroports sont triple checkées et mes performances établies. Pause clope.
Après quoi encore faut il trouver un instructeur ayant la gentillesse de bien vouloir me "sign off", en gros revoir ma nav, s'attarder sur des points inutiles (je caricature hein), me dire que j'ai oublié ça, et finalement me donner la signature qui me permet enfin d'aller chercher mes clés et de m'envoler vers des cieux sans soucis. Amen.
Je prend mes clés et Mike me lance un "You're LATE !" bien cinglant. Bah oui je sais m'enfin si tu m'avais donné un avion tout de suite... Bref, j'ai mes clés et je descend vers le Tarmac. Eh beh, il fait pas chaud. Moi qui pensais que l'Arizona c'était un four... Petit footing vers l'avion et une amie qui revient d'un vol de nuit toute heureuse, ça fait plaisir. "Bon vol" cordial, retour au business. Un copain plus chanceux que moi (arrivé plus tard, signed off plus tôt) commence paresseusement son preflight. Moi je m'y met vite, mais bien à fond. Sachant qui vole sur ces machines après moi, je préfère tout revérifier. Bon, il m'a l'air bien, on monte en selle et on ferme ce %£^`%¨* de canopy le plus vite possible, ça caille en chemise. Before Start flow, et ça commence, Seat Belts, Battery master, instruments, avionique, moteur, briefing... Checklist. Enfin viens le moment que j'apprécie particulièrement : le démarrage. Je maitrise bien la manoeuvre, rapidement et en douceur le moteur démarre et ronronne bien comme il faut. Check après démarrage et Radio call :
"Dispatch, 60S, Ramping Out !"
"60S you're late again ! Gimme your starting numbers"
"Blablabla" "Have a safe flight young man, take care"
"Thanks Mike !"
Ploploplo, clearance pour le taxi, 4R via Delta comme d'hab' et mon pote qui me fait des grands gestes voulant dire "attends, attends on part ensemble !" Ok. Je finis par taxier vers la piste et je check encore et encore mes instruments, tout va bien pour le moment.
Arrive le moment du "Run-Up". Nose gear straight, Parking Brake set, Mixture full rich, tempé check, ça tourne ! Et là PAF, Oil Pressure qui dégringole comme une pierre vers un zéro abyssal. Merde, qui est-ce que j'ai ENCORE offensé cette fois ? Bon ben pas le choix, retour au bercail avant de l'avoir quitté. Mon pote tout étonné qui finit par comprendre et qui râle lui aussi.
De retour en haut, je demande gentiment : "Y'a une autre machine que je pourrais prendre ?" "Young man, I got about 80 students to send in the air today, I need every single aircraft I got and as you have to go on a 4h+ flight, I can't give you anythin'". (A ce moment là je vous propose une petite ellipse narrative, Aru qui râle pendant 1/4 d'heure c'est pas forcément intéressant). Je finis par répondre un peu rageusement "Ouais ben ton avion, il est calé au hangar pour le reste de la journée" Mais je me calme bien vite, non seulement c'est pas la faute du vieux pilote qui sait tout plein de choses en face de moi. Mais en plus ça arrive à tout le monde...
Bon ben il reste plus qu'a aller chercher un café, rentrer, et ré effacer tout ce qu'il y'a sur ma carte. Oh ouais faut que je regarde l'horaire pour demain. Devinez quoi, 6h00 le soleil se lève plus tôt le Lundi.
Aru
PS : La prochaine fois je raconte un vol si ça vous à plu.