Aujourd'hui, deux histoires pour le prix d'une :
Un été 41 :
« Angleterre, 5 juillet 1941.
Nous atterrissons à Tangmere au petit matin, quelques mécaniciens affairés à la préparation de Spitfire se retournent vers les deux Wellington aux nacelles moteurs couvertes d’huile. Bishop et Oracl, nos pilotes pour cette mission ont eu la main lourde sur les manettes de gaz. Tout en gérant correctement le carburant, la traversée s’est effectuée en un temps record et heureusement : pour limiter le poids des avions, nous n’avions emporté qu’une bouteille de whisky pour deux…
On nous envoie nous installer sur la base voisine de Westhampnett, une aubaine, c’est là que nous avons échoué l’été dernier après notre retraite précipitée de Ouessant. Nous y avons constitué quelques réserves bien planquées à proximité du terrain. Au moins ici, on ne souffrira pas de la sécheresse, qui est redoutable dans le sud de l’Angleterre comme chacun le sait.
En attendant l’arrivée du bateau transportant nos mécanos, nous reprenons goût à une cadre de vie moins rustique. Tout le monde retrouve avec plaisir les pubs de Chichester, les célibataires et les maris amnésiques allant rendre visite aux filles à marins de Portsmouth. [...] »
et
Opération Calvados :
« 30 Juillet 1941. Base deWesthampnett.
Il est marrant notre Officier de renseignement, deux avions pour la prise en main, alors qu’à chaque fois qu’on perçoit un nouveau type d’appareil on en met en moyenne une douzaine au tas avant de savoir s’en servir correctement !!!
Après les deux jours passés à faire connaissance avec nos nouvelles montures, vient le soir tant attendu par nos gosiers et le livre de cave de Papy.
Notre piste de Westhampnett étant trop courte pour des bombardiers lourds à pleine charge, nous nous rendons en camion vers un terrain plus au nord, avec une belle piste en béton bien longue comme il faut.
Nous occupons pour la plupart les postes de pilotes, quelques uns sont affectés à la navigation et à la radio, afin de guider le groupe dans la deuxième partie de la mission. Les équipages sont complétés par un groupe de mitrailleurs, navigateurs, radios et bombardiers de diverses nationalités, ramassés dans les prisons et les pubs avoisinant les bases du Bomber Command. Vu la faune, la promesse d’une bonne cuite et de quelques bouteilles suffisent à acheter leur complicité.
L’idée est simple : suivre gentiment la force principale jusque Caen, bombarder notre objectif comme si de rien n’était et profiter du sauve qui peut général en fin de bombrun pour s’éclipser discrètement, trouver la distillerie, se poser, remplir les soutes avec les fûts de calva, redécoller et rentrer à la maison, en expliquant notre retard par une navigation quelque peu touristique, mais c’est pas de notre faute, on est pilote de chasse normalement. Bref, une formalité, un pet sur une toile cirée…
Le soleil vient de se coucher, on écrase le dernier mégot, une dernière gorgée sur le plancher des vaches, on se souhaite bon vol et on rejoint nos appareils respectifs.
L’envol dans la pénombre, la lente montée vers l’altitude de croisière, le rassemblement de nos trois groupes se fait sans trop de problèmes, seul l’avion piloté par Ogier fait un peu de jardinage, perd tout le monde avant de se retrouver dans le mauvais groupe, pas grave, l’objectif est le même, le principal est de ne perdre personne. [...] »
La suite de ces deux histoires est disponible sur le site
du FAFG rubrique propagande, FAFG at War.
Bonne lecture !