Emotions et nuages (2)
Publié : jeu. déc. 06, 2007 9:09 am
L’aurore qui naissait distillait en silence un petit vent sournois, piquant sous le manteau. Cette immensité blanche étouffait chaque son, veillant à ce que rien ne troublât le néant. Il allait s’écouler encore au moins une heure avant qu’insolemment, aux premiers rais de l’aube, un petit oiseau gris vînt imposer sans crainte son ramage aigrelet au grand mutisme ambiant.
Je m’occupais l’esprit en songeant à mes doigts dont le gel des phalanges me tenait en éveil. Cette fin de nuit blanche, Ô instant essentiel, voyait le cœur et l’âme imiter strictement l’univers alentours : tout n’était que torpeur, épaisseur et lourdeur, autocratie du froid sur la moindre pensée.
Une flamme orangée me fit tourner les yeux, flottant comme irréelle au dessus des grands pins. J’eus à peine le temps d’accrocher mon regard au grand oiseau d’acier que je n’attendais pas. Sans violer le silence, il a fondu sur moi, traversé la clairière et s’est perdu au loin. Sur ses galbes gracieux luisait maître Soleil, dont les rayons alors ne brillaient que pour lui. Tout juste un peu plus bas, tremblant comme un enfant, je restai dans la nuit, le silence et le froid.
Un court instant plus tard a surgi le tonnerre : Il poursuivait l’avion qui l’avait distancé. Sursautant au bruit sourd, je vibrai tout entier quand vint l’onde de choc. Cloué seul au milieu du tableau hivernal, une pensée me vint qui ne me quitta plus : Sous la main assurée, aimante et dévouée d’un homme élu des Dieux, cet objet de légende s’était joué gaiment de tout ce dont, en bas, je demeurai captif.
Je m’occupais l’esprit en songeant à mes doigts dont le gel des phalanges me tenait en éveil. Cette fin de nuit blanche, Ô instant essentiel, voyait le cœur et l’âme imiter strictement l’univers alentours : tout n’était que torpeur, épaisseur et lourdeur, autocratie du froid sur la moindre pensée.
Une flamme orangée me fit tourner les yeux, flottant comme irréelle au dessus des grands pins. J’eus à peine le temps d’accrocher mon regard au grand oiseau d’acier que je n’attendais pas. Sans violer le silence, il a fondu sur moi, traversé la clairière et s’est perdu au loin. Sur ses galbes gracieux luisait maître Soleil, dont les rayons alors ne brillaient que pour lui. Tout juste un peu plus bas, tremblant comme un enfant, je restai dans la nuit, le silence et le froid.
Un court instant plus tard a surgi le tonnerre : Il poursuivait l’avion qui l’avait distancé. Sursautant au bruit sourd, je vibrai tout entier quand vint l’onde de choc. Cloué seul au milieu du tableau hivernal, une pensée me vint qui ne me quitta plus : Sous la main assurée, aimante et dévouée d’un homme élu des Dieux, cet objet de légende s’était joué gaiment de tout ce dont, en bas, je demeurai captif.