Les carnets de AOC Barbarossa juin/2001
Publié : dim. avr. 01, 2007 3:57 pm
Les carnets de AOC Barbarossa. 60 ans après, avec IL/2 nous en avions fait une campagne AOC (campagne On Line); cela date pas d'hier non plus n'est ce pas? Par contre au fil des patch je l'ai modifié mais pas encore définitivement. Le récit suivant sortie de ces carnets lui date de l'année 2001.
Une nuit d’été, du 21 juin au 22 juin 1941, l’heure 3H 05 du matin.
Au début de l’après- midi, les adjoints régimentaires de la 3e division d’infanterie motorisée apportèrent l’ordre d’attaque à leurs PC respectifs. La dernière reconnaissance venait d’être effectué en cette après midi du 21 juin à 17h00 on attendait la dernière confirmation. L’ordre indiquait en outre que la phrase de code “ laissez en place les planches des baraques ” signifiait l’interruption, provisoire ou définitive, des opérations. Si bien que personne ne pouvait être tout à fait certain de ce qui allait se passer le lendemain. Le soir les hommes écoutèrent la musique de danse transmise de Berlin. A minuit, le speaker annonça la fin de l ‘émission : “ Bonne nuit, tout le monde, bonne nuit....”
Puis un immense silence descendit des hauts pins entourant le vaste terrain d’aviation. A part quelques sentinelles qui flânaient sous les arbres, tous les hommes, tous les officiers étaient couchés. Par endroit, brillaient de petites lumières. Elles trahissaient l’inquiétude de ceux qui, ne pouvant trouver le sommeil, essayaient d’écrire une dernière lettre. Le plus souvent, ils se contentaient de griffonner quelques ligne, pour confier ensuite l’enveloppe à une sentinelle qui allait pousser jusqu’au bureau du vaguemestre. Le grand silence dura jusqu’à trois heures du matin. Quelques minutes plus tard, on entendit le vrombissement des premiers avions, suivie immédiatement du tonnerre de l’artillerie. A trois heures et demie, tous les bruits s’étaient déjà fondu en un seul fracas, le grondement du front roulant vers l’est, Grondement qui n’allait plus s’arrêter pendant des années.
4H30 LE DEPART: Les pilotes avaient mis leurs casques. A chaque pas, le parachute, bouclé à la ceinture, leur battait les cuisses. En pénétrant sur le terrain, ils eurent l’impression de s’aventurer dans un néant immense. Au bout de quelques mètres, les tentes qu’ils venaient de quitter et même le hangar servant d’atelier étaient devenus invisibles, happés par la brume. Une grande chienne, un berger allemand, trottait à côté du groupe. Elle flaira l’Officier Stahl qui participait pour la première fois à cette sortie matinale, puis faisant demi tour, retourna à la tente pour alerter le Major Von No.
J’arrive, Rita, j’arrive. Le Major plia une lettre reçue la veille et la glissa dans sa poche. Il mit son casque, attacha son parachute à la ceinture et rejoignit ses hommes. Les appareils étaient prêts. De l’extérieur, on voyait les mécanos au travail sur leur machine, les ailes étaient repeintes, les bandes jaunes du fuselage et des capots moteurs brillaient d’un éclat mat.
Ils sont magnifiques, nos coucous, remarqua le Major. On a envie de les caresser.
L’adjudant Sokoii , chef du personnel rampant, le regarda d’un air de reproche. Le Major haussa les épaules, il avait vraiment assez de soucis comme cela ! Il savait, tout le monde savait, que, depuis la campagne de France l’adjudant rêvait du jour ou plus personne ne casserait plus ses avions qu’il soignait d’un amour paternel.
Le Major s ‘approcha de son appareil. Avant de grimper à bord, le Major enleva un gant pour poser sa main nue sur la tête de la chienne. La chienne frotta son museau contre la paume tiède et l’enfonça dans l’échancrure de la manche. Le Major lui sourit et se hissa dans l’appareil. C’est l’adjudant Sokoii qui lui referma la verrière avec un clin d’oeil et une grimace d’avertissement de ramener l’appareil entier. Le Major poussa un soupir et se laissa aller contre le dossier de son siége. A sa droite, à sa gauche, partout sur le terrain, éclatait le tonnerre croissant et décroissant des moteurs qui démarraient. D’un geste machinal, Von No déclencha avec l’aide de deux rampants, lui aussi, une tempête qui souleva la poussière et déchiqueta des volutes de vapeur blanchâtre. A présent le vacarme assourdissant des moteurs se fondait en un vrombissement puissant, l’expression de la force encore contenue. Des mécaniciens, en combinaison foncée, couraient dans tous les sens. Un officier portant à la main le drapeau de décollage sortit de la brume. D’un coup d’oeil rapide, le Major vérifia l’heure : 5h20
. Il accéléra, et l’avion s’ébranla, roula vers la piste de départ, encadré par son chien de garde l’officier Vicking. L’officier leva le drapeau. La piste était libre. L’appareil se mit en mouvement, contre le vent, mille mètres, douze cents mètres, puis le Major accéléra à fond, l’avion décolla, imité par son chien de garde. En bas, le sol se déroula comme un interminable ruban ; déjà, les ailes passaient au -dessus des arbres. Derrière lui, les autres appareils décollèrent, en file indienne, la seconde escadrille, la troisième, le groupe entier. Virant à gauche, ils firent le tour de l’immense terrain. A présent, l’escadre au grand complet avait pris l’air. Tournant toujours à gauche, les appareils, à chaque cercle accompli, se vissaient davantage dans le ciel. Un tourbillon ascendant en aluminium, en acier, en essence, enveloppé dans son propre fracas. Et à la même minute , des tourbillons semblables s’élevaient de la Prusse-Orientale, de Varsovie, de Loubline, de Ploesti. A quatre mille mètres d’altitude, les escadrilles abandonnèrent leur mouvement tournant. Lancée à trois cents kilomètres- heure, elles foncèrent vers l’est, orage d’Apocalypse sur la plaine épouvantée.
6H30 LE RETOUR :
La chienne Rita se tenait immobile au centre du terrain vide. A vrai dire, le terrain n’était pas absolument vide, on voyait, par-ci par- là, quelques appareils de transport, deux ou trois appareils en révision et tout en bordure 4 FW 189 d’une escadrille de reconnaissance. Mais ce n’était pas suffisant pour occuper l’immense espace. Et la chienne qui ne s’intéressait pas à ces appareils là avait bien l’impression d’être seule.
Soudain, elle émit quelques brefs jappements. Les oreilles dressées, elle leva son museau pointu vers le ciel. Pourtant, le ciel était rigoureusement désert, et l’on n’entendait pas le moindre bruit de moteur. Au bout d’une minute, les oreilles de la chienne se mirent à trembler. On n’entendait toujours rien ; pourtant Rita n’hésitait plus. Elle aboya de nouveau, d’une voix plus forte, plus impérieuse. Et comme personne ne répondait à ses appels, elle fila à toute allure vers l’entrée du terrain où se trouvaient les tentes et les baraquements. Elle poussa la porte d’une baraque, entra et s’arrêta devant l’adjudant Sokoii qui était en train de resquiller un petit somme. Doucement d’abord, puis avec insistance, elle frôla son nez froid contre le bras nu de l’homme.
Quand un peu plus tard, l’adjudant et Rita sortirent sur le terrain, le vrombissement des moteurs était perceptible même à une oreille humaine. Un tonnerre qui allait en s’enflant jusqu’à envahir le ciel tout entier. Enfin parut l’escadre rentrant de sa mission. Une première pointe glissa au-dessus de l’horizon, suivie du gros des appareils, masse grondante qui arriva rapidement à la verticale du terrain. Les escadrilles se séparèrent, bifurquèrent vers leurs bases respectives. Seule la 1e escadrille, alignée comme à la parade, survola à 200 mètres d’altitude la piste d ‘atterrissage que bordaient déjà les rampants.
Comptons-les, est ce qu’ils y sont tous ?
Ne manque pas un seul !
Une formation impeccable, rien à dire. Il y’a juste le premier groupe, le deuxième moulin à droite qui décroche un peu... ça doit être le nouveau L’aspirant Sieg.
Comme les appareils revenaient au -dessus du terrain, le chef du premier groupe dérapa sec, suivi d’un second, puis d ‘un troisième appareil. En l’espace d’une minute, la formation serrée se transforma en une longue succession d’avions qui contournaient le terrain en un large virage vers la gauche. Le premier avion se posa, roula jusqu’au bout de la piste, le deuxième à sa gauche, le troisième à sa droite. Quelques instants plus tard, l’espace disponible fourmillait déjà d’appareils en train d’atterrir. A 210 kilomètres- heures, les BF109F-2 descendaient vers le sol, et ils filaient encore 180 au moment où les roues touchaient le sol. Comme le pilote l’Officier Bilout allait se poser, l’officier de contrôle lança trois fusées rouges : interdiction d’atterrir. L’Officier fut obligé de remettre les gaz, amorcer une chandelle, ébaucher un renversement pour revenir sur le circuit. Malgré le haussement d’épaule de l’adjudant Sokoii et une mise en garde du poing plus un juron, il s’en tira honorablement. Quant à la seconde tentative, il put se poser, on vit que son appareil se tenait de guingois : le train avait “ un pied plat ”, un pneu crevé par une balle. Les mécanos, occupés à ouvrir les panneaux et à sortir le matériel, posaient nombrables questions. Partout, se formaient de petits groupes ; complaisamment, les aviateurs s’efforçaient de satisfaire la curiosité des rampants.
Eh bien, les gars, ç’a été formidable ! Qu’est-ce qu’on leur a passé ! Les bombes des bombardiers sont arrivées avec une précision ! De la DCA ? Non, on n’en a pas eu, pour ainsi dire, sauf les derniers qui ont pris toute la sauce ! Il y’avait toute une escadre de chasseurs russes, les appareils bien alignés au beau milieu du terrain, pas de mur pare éclats, ils se doutaient de rien quand nous leur sommes tombés dessus ! Ils doivent encore se demander ce qui leur est arrivé, ils n’avaient aucun camouflage, à des kilomètres, on voyait leur taxi briller au soleil ! Quelque rencontre dans le ciel, des diables de pilote ces rouges, ils n’ont pas peur de venir chatouiller les gros camions malgré notre présence on va en chié lorsqu’ils vont sortir du paquet surprise les ivans !
Le Major, accompagné de Rita se dirigea vers l’adjudant Sokoii qui venait de découvrir, dans le fuselage de l’avion de l’adjudant Pierrot un trou fait par une balle de mitrailleuse. Avec l’assistance d’un mécano, Sokoii plaça un carré de tôle sur la déchirure. Puis il y traça au minium un marteau et une faucille.
Je vais chez le vieux dragon pour le rapport, tu viens boire un coup ?
Il est ou pierrot ? L’attaque des vaches pour recevoir des balles de fusils ou quoi ? Non Major va faire ton rapport mon garçon et laisse nous faire le boulot, a ta place me grouillerait d’aller voir le vieux y’a de la reconnaissance dans l’air dans 20 minutes.
Et merde, Eh t’as pas un cigare STP ?
La suites des carnets au prochain numéro
Une nuit d’été, du 21 juin au 22 juin 1941, l’heure 3H 05 du matin.
Au début de l’après- midi, les adjoints régimentaires de la 3e division d’infanterie motorisée apportèrent l’ordre d’attaque à leurs PC respectifs. La dernière reconnaissance venait d’être effectué en cette après midi du 21 juin à 17h00 on attendait la dernière confirmation. L’ordre indiquait en outre que la phrase de code “ laissez en place les planches des baraques ” signifiait l’interruption, provisoire ou définitive, des opérations. Si bien que personne ne pouvait être tout à fait certain de ce qui allait se passer le lendemain. Le soir les hommes écoutèrent la musique de danse transmise de Berlin. A minuit, le speaker annonça la fin de l ‘émission : “ Bonne nuit, tout le monde, bonne nuit....”
Puis un immense silence descendit des hauts pins entourant le vaste terrain d’aviation. A part quelques sentinelles qui flânaient sous les arbres, tous les hommes, tous les officiers étaient couchés. Par endroit, brillaient de petites lumières. Elles trahissaient l’inquiétude de ceux qui, ne pouvant trouver le sommeil, essayaient d’écrire une dernière lettre. Le plus souvent, ils se contentaient de griffonner quelques ligne, pour confier ensuite l’enveloppe à une sentinelle qui allait pousser jusqu’au bureau du vaguemestre. Le grand silence dura jusqu’à trois heures du matin. Quelques minutes plus tard, on entendit le vrombissement des premiers avions, suivie immédiatement du tonnerre de l’artillerie. A trois heures et demie, tous les bruits s’étaient déjà fondu en un seul fracas, le grondement du front roulant vers l’est, Grondement qui n’allait plus s’arrêter pendant des années.
4H30 LE DEPART: Les pilotes avaient mis leurs casques. A chaque pas, le parachute, bouclé à la ceinture, leur battait les cuisses. En pénétrant sur le terrain, ils eurent l’impression de s’aventurer dans un néant immense. Au bout de quelques mètres, les tentes qu’ils venaient de quitter et même le hangar servant d’atelier étaient devenus invisibles, happés par la brume. Une grande chienne, un berger allemand, trottait à côté du groupe. Elle flaira l’Officier Stahl qui participait pour la première fois à cette sortie matinale, puis faisant demi tour, retourna à la tente pour alerter le Major Von No.
J’arrive, Rita, j’arrive. Le Major plia une lettre reçue la veille et la glissa dans sa poche. Il mit son casque, attacha son parachute à la ceinture et rejoignit ses hommes. Les appareils étaient prêts. De l’extérieur, on voyait les mécanos au travail sur leur machine, les ailes étaient repeintes, les bandes jaunes du fuselage et des capots moteurs brillaient d’un éclat mat.
Ils sont magnifiques, nos coucous, remarqua le Major. On a envie de les caresser.
L’adjudant Sokoii , chef du personnel rampant, le regarda d’un air de reproche. Le Major haussa les épaules, il avait vraiment assez de soucis comme cela ! Il savait, tout le monde savait, que, depuis la campagne de France l’adjudant rêvait du jour ou plus personne ne casserait plus ses avions qu’il soignait d’un amour paternel.
Le Major s ‘approcha de son appareil. Avant de grimper à bord, le Major enleva un gant pour poser sa main nue sur la tête de la chienne. La chienne frotta son museau contre la paume tiède et l’enfonça dans l’échancrure de la manche. Le Major lui sourit et se hissa dans l’appareil. C’est l’adjudant Sokoii qui lui referma la verrière avec un clin d’oeil et une grimace d’avertissement de ramener l’appareil entier. Le Major poussa un soupir et se laissa aller contre le dossier de son siége. A sa droite, à sa gauche, partout sur le terrain, éclatait le tonnerre croissant et décroissant des moteurs qui démarraient. D’un geste machinal, Von No déclencha avec l’aide de deux rampants, lui aussi, une tempête qui souleva la poussière et déchiqueta des volutes de vapeur blanchâtre. A présent le vacarme assourdissant des moteurs se fondait en un vrombissement puissant, l’expression de la force encore contenue. Des mécaniciens, en combinaison foncée, couraient dans tous les sens. Un officier portant à la main le drapeau de décollage sortit de la brume. D’un coup d’oeil rapide, le Major vérifia l’heure : 5h20
. Il accéléra, et l’avion s’ébranla, roula vers la piste de départ, encadré par son chien de garde l’officier Vicking. L’officier leva le drapeau. La piste était libre. L’appareil se mit en mouvement, contre le vent, mille mètres, douze cents mètres, puis le Major accéléra à fond, l’avion décolla, imité par son chien de garde. En bas, le sol se déroula comme un interminable ruban ; déjà, les ailes passaient au -dessus des arbres. Derrière lui, les autres appareils décollèrent, en file indienne, la seconde escadrille, la troisième, le groupe entier. Virant à gauche, ils firent le tour de l’immense terrain. A présent, l’escadre au grand complet avait pris l’air. Tournant toujours à gauche, les appareils, à chaque cercle accompli, se vissaient davantage dans le ciel. Un tourbillon ascendant en aluminium, en acier, en essence, enveloppé dans son propre fracas. Et à la même minute , des tourbillons semblables s’élevaient de la Prusse-Orientale, de Varsovie, de Loubline, de Ploesti. A quatre mille mètres d’altitude, les escadrilles abandonnèrent leur mouvement tournant. Lancée à trois cents kilomètres- heure, elles foncèrent vers l’est, orage d’Apocalypse sur la plaine épouvantée.
6H30 LE RETOUR :
La chienne Rita se tenait immobile au centre du terrain vide. A vrai dire, le terrain n’était pas absolument vide, on voyait, par-ci par- là, quelques appareils de transport, deux ou trois appareils en révision et tout en bordure 4 FW 189 d’une escadrille de reconnaissance. Mais ce n’était pas suffisant pour occuper l’immense espace. Et la chienne qui ne s’intéressait pas à ces appareils là avait bien l’impression d’être seule.
Soudain, elle émit quelques brefs jappements. Les oreilles dressées, elle leva son museau pointu vers le ciel. Pourtant, le ciel était rigoureusement désert, et l’on n’entendait pas le moindre bruit de moteur. Au bout d’une minute, les oreilles de la chienne se mirent à trembler. On n’entendait toujours rien ; pourtant Rita n’hésitait plus. Elle aboya de nouveau, d’une voix plus forte, plus impérieuse. Et comme personne ne répondait à ses appels, elle fila à toute allure vers l’entrée du terrain où se trouvaient les tentes et les baraquements. Elle poussa la porte d’une baraque, entra et s’arrêta devant l’adjudant Sokoii qui était en train de resquiller un petit somme. Doucement d’abord, puis avec insistance, elle frôla son nez froid contre le bras nu de l’homme.
Quand un peu plus tard, l’adjudant et Rita sortirent sur le terrain, le vrombissement des moteurs était perceptible même à une oreille humaine. Un tonnerre qui allait en s’enflant jusqu’à envahir le ciel tout entier. Enfin parut l’escadre rentrant de sa mission. Une première pointe glissa au-dessus de l’horizon, suivie du gros des appareils, masse grondante qui arriva rapidement à la verticale du terrain. Les escadrilles se séparèrent, bifurquèrent vers leurs bases respectives. Seule la 1e escadrille, alignée comme à la parade, survola à 200 mètres d’altitude la piste d ‘atterrissage que bordaient déjà les rampants.
Comptons-les, est ce qu’ils y sont tous ?
Ne manque pas un seul !
Une formation impeccable, rien à dire. Il y’a juste le premier groupe, le deuxième moulin à droite qui décroche un peu... ça doit être le nouveau L’aspirant Sieg.
Comme les appareils revenaient au -dessus du terrain, le chef du premier groupe dérapa sec, suivi d’un second, puis d ‘un troisième appareil. En l’espace d’une minute, la formation serrée se transforma en une longue succession d’avions qui contournaient le terrain en un large virage vers la gauche. Le premier avion se posa, roula jusqu’au bout de la piste, le deuxième à sa gauche, le troisième à sa droite. Quelques instants plus tard, l’espace disponible fourmillait déjà d’appareils en train d’atterrir. A 210 kilomètres- heures, les BF109F-2 descendaient vers le sol, et ils filaient encore 180 au moment où les roues touchaient le sol. Comme le pilote l’Officier Bilout allait se poser, l’officier de contrôle lança trois fusées rouges : interdiction d’atterrir. L’Officier fut obligé de remettre les gaz, amorcer une chandelle, ébaucher un renversement pour revenir sur le circuit. Malgré le haussement d’épaule de l’adjudant Sokoii et une mise en garde du poing plus un juron, il s’en tira honorablement. Quant à la seconde tentative, il put se poser, on vit que son appareil se tenait de guingois : le train avait “ un pied plat ”, un pneu crevé par une balle. Les mécanos, occupés à ouvrir les panneaux et à sortir le matériel, posaient nombrables questions. Partout, se formaient de petits groupes ; complaisamment, les aviateurs s’efforçaient de satisfaire la curiosité des rampants.
Eh bien, les gars, ç’a été formidable ! Qu’est-ce qu’on leur a passé ! Les bombes des bombardiers sont arrivées avec une précision ! De la DCA ? Non, on n’en a pas eu, pour ainsi dire, sauf les derniers qui ont pris toute la sauce ! Il y’avait toute une escadre de chasseurs russes, les appareils bien alignés au beau milieu du terrain, pas de mur pare éclats, ils se doutaient de rien quand nous leur sommes tombés dessus ! Ils doivent encore se demander ce qui leur est arrivé, ils n’avaient aucun camouflage, à des kilomètres, on voyait leur taxi briller au soleil ! Quelque rencontre dans le ciel, des diables de pilote ces rouges, ils n’ont pas peur de venir chatouiller les gros camions malgré notre présence on va en chié lorsqu’ils vont sortir du paquet surprise les ivans !
Le Major, accompagné de Rita se dirigea vers l’adjudant Sokoii qui venait de découvrir, dans le fuselage de l’avion de l’adjudant Pierrot un trou fait par une balle de mitrailleuse. Avec l’assistance d’un mécano, Sokoii plaça un carré de tôle sur la déchirure. Puis il y traça au minium un marteau et une faucille.
Je vais chez le vieux dragon pour le rapport, tu viens boire un coup ?
Il est ou pierrot ? L’attaque des vaches pour recevoir des balles de fusils ou quoi ? Non Major va faire ton rapport mon garçon et laisse nous faire le boulot, a ta place me grouillerait d’aller voir le vieux y’a de la reconnaissance dans l’air dans 20 minutes.
Et merde, Eh t’as pas un cigare STP ?
La suites des carnets au prochain numéro