02 août 1940.
Aujourd’hui mon camarade Heullier a obtenu sa première victoire en combat aérien.
Il était partit seul en fin de matinée afin de procéder à un vol de test sur son hurricane, suite à des ennuis que son appareil avait eu auparavant.
Après avoir décollé il a mis cap au nord/ nord est.
Voici ce qu’il m’a raconté ensuite :
« Ben j’étais en monté au niveau 10000 pieds. J’étais en train d’arrimer l’appareil photo que j’avais emporté avec moi lorsque les ops’ m’ont appelé par radio.
-Carpet, votre position ?
Je le leurs est transmis, au nord est de Brighton.
-Carpet, un avion inconnu est en train d’évoluer dans votre secteur, au level 9, à environ 15 miles, votre cap d’interception est le 065.
-Bien reçu…. »
« J’avais les boules alors, j’étais tout seul…Et si c’était un 109 ? S’il était piloté par un as ? Si c’était DES Me 109 ? Si l’intrus était escorté ?
J’avais ce sentiment de mal à l’aise dans mon avion. Et puis j’avais chaud.
Je savais toutefois que des chasseurs avait décollé sur alerte.
Je scrutais le ciel à la recherche du 109 perdu qui surgirait des nuages et qui m’abattrait froidement, lorsque je vis la silhouette suspecte. A droite, un peu plus en dessous. Je m’approchais par l’arrière, elle filait en direction des côtes….Je reconnaissais un bimoteur...mais quoi ?
En vain je cherchais une éventuelle escorte. Rien. De grandes croix noirs se profilaient sur chacune des demis ailes….je reconnus enfin un Dornier 17. J’avais chaud, très chaud. Je regardais dans toutes les directions, à la recherche du chasseurs embusqué….mais rien…
En tout cas celui-ci ne m’a pas vu….je dispose donc de l’effet de surprise, de la vitesse et l’altitude…tous les éléments jouent en ma faveur.
Je tente donc une passe. Nerveusement je regarde encore derrière moi. C’est bon. Je plonge vers le DO 17 tel un faucon sur sa proie. Je l’encadre dans mon viseur….il grossit, il grossit, il ne m’a pas vu….., CA Y EST, je suis à portée, j’écrase mes doigts sur la gachette en poussant un petit cri d’effrayement……. »
…
…
…
…
« Rien ne se passe…,
DAMNED !!! Quel imbécile, j’ai oublié d’enlever le cran de sécurité.
Je frôle le Dornier et je m’esquive vite. Je vais retenter une passe. J’enlève le cran de sécurité cette fois en me maudissant de tout les noms.
Ce bombardier, c’est le mien. Les ops me préviennent que l’arrivée de renfort est imminente.
Je me replace en position favorable, mais le bombardier tente des manœuvres evasives…en vain. Le ciel est dégagé, il ne peu plus m’échapper. Il ne me faut que quelques instants pour me replacer derrière lui et lui lâcher une longue rafale…..
Des morceaux se détachent mais l’appareil reste en l’air…
Je sens également que l’on me tire dessus.
Je me souviens de ne contrôler plus rien avec le stress et l’adrénaline…..mon attention était focalisé sur ce putain d’appareil.
Arrivant par le biais je pris le temps d’ajuster mon tir…..
Une longue rafale. Puis un autre. Des morceaux se détachèrent de l’appareil qui laissait derrière lui une épaisse fumée noire.
Il m’a semblé apercevoir des flammes à ce moment au niveau du poste de pilotage.
Quelle ne fut pas ma stupeur lorsque je vis un, deux, puis trois parachutes s’égayer au dessus du bocage anglais !!!
Le bombardier pris une légère inclinaison par la droite, avant de plonger définitivement vers le sol avant de terminer en boule de feu au milieu d’un champ.
Grande joie, cette victoire put m’être confirmée par l’arrivée de trois spitfires ayant été témoins de la scène. »
« -Hello Carpet, this is Trompet leader…..Good kill guy. »
“-Hello Trompet Leader, it’s nice to see you” lui répondis-je.
“Je pris le temps de sortir mon appareil photo, très encombrant, pour essayer de prendre au moins un spit en photo. Hélas la photo ne fut pas trop réussie….. »
néanmoins j'en réussis une autre plus belle :
Tel est le récit que nous a raconté Heullier des heures durant à son retour….
J’étais en train de vérifier si je n’avais pas oublié mon carnet de note dans un hangar lorsqu’ Heullier arriva en radada au dessus du terrain et nous gratifia d’un superbe tonneau de victoire…j’avais dès lors compris…
Et bien qu’il fit un atterrissage impeccable, le commandant, le F/Ltn John Badger lui passa un savon pour son tonneau (interdit). Puis il le félicita chaudement pour sa première victoire.
Il était heureux dit donc, Dwell, le mécano, lui a peint une gentille marque de victoire sur son Hurri. La première inscrite dans son carnet de vol militaire. Il espérait qu’il y en aurait d’autres….
Si contre : Moi et Heullier devant un hurricane :
Pélican 72