(Moi je me demande surtout où est passer mon Heimer
) Je sens que
Werner doit avoir une hausse de tension à voir le texte là en dessous...
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Le bruit des hélices finissit de broyer le ciel et peu-à-peu le crispement des
insectes nocturnes recouvre les cris des marins immergés. Le bord de mer
engouffre les derniers morceaux du sous marins contre la mesure régulière
des courants et des rafales de vent.
La première bomb était tombée sur la cabane d'embarquation. Le pont et les
grues succombèrent d'un souffle, sequéstrant, dans leur précipitation,
Heimer et ses hommes dans un sacrophage de bois et de métal. Seul Heimer avait eu
le crane épargné et le petit espace improbable entre sa bouche et son nez
avait trouvé une heureuse source d'air salé pour l'alimenter, le temps de mourir.
Heimer était comme ça. Elevé au "bon à rien!" et au "qu'est ce que tu
feras plus tard ?",après sa première déception sentimentale, il se trouva une
passion pour sa propre odeur. D'abord celle de ses péllicules qu'il enmagasinait
sous les ongles et qu'il portait à sa connaissance par son flair. Fin connaisseur
de l'huille de cuir chevelu, il avait le raffinement des plis et des sécrétions. Sa
fossette de menton était un lieu d'une infinie richesse car elle était l'alcove de
sa propre haleine (dieu sait que c'est dur de sentir son haleine) et de la
condensation de cette grosse éponge sanglante qu'était sa tete. Si heimer
était un homme il aurait voulu etre quelqu'un d'autre, mais la rature de sa vie
et le vêtement de son odeur en fit une sorte d'autochthone de lui-même, une
bavure moisie et passionné par sa propre émanation.
Le froid de l'eau avait givrée la sève blanchâtre de ses oreilles, et diluée le
solvant de ses aisselles ; et dans ses chausettes ses ongles étaient lavés des
vernis de plante des pieds. Il était nu et ne persistait de la sensation de vivre
que le frottement de l'air froid dans sa trachée. Dans cet immense univers,
compressé et dense, subistait par hasard, un espace infime où l'impulsion
d'une vie se prolongait sur le fil tatonnant d'une existence ahurie par ce petit
écoulement d'oxygène.
Une seconde détonation ébranla son corps. Les cures dents de sa cage
torasique se déplacèrent et le souffle par lequel ses poumons s'étaient
décoller au premier cri, expira et le cassa en deux. Ce genre de sentiment
que l'on éprouve après un accident, le sentiment d'avoir survécu au
chiffonement du paysage sur soi. Heimer était libéré, étendu le long d'une
poutre qui l'avait épargné de l'écrasement. Le sang chaud de ses hommes
coulait dans son coup et il repris le souffle de douleur par un cri dont aucune
caresse ne peut épancher la brulure. Il s'endormi presque immédiatement
après qu'il eu entendu un chien mioler... ou était-ce des mots d'une aure langue.
Les pas de ces individus passa sur la poutre et s'éloigna vers le bled avoisinant.
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je suis curieux de la photo de FB-111 !
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